À peine de retour au pouvoir, le président américain Donald Trump a une nouvelle fois claqué la porte de l’accord de Paris sur le climat. Lors d’une cérémonie à la Maison Blanche, il a signé lundi un décret actant le retrait des États-Unis de cet accord international crucial pour lutter contre le réchauffement climatique. Une décision fracassante qui fait craindre un coup d’arrêt aux efforts mondiaux pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Les États-Unis, un acteur clé qui fait défection
Deuxième plus gros émetteur de CO2 derrière la Chine, les États-Unis avaient déjà quitté l’accord de Paris sous le premier mandat de Donald Trump, avant de le réintégrer avec l’arrivée de Joe Biden. Ce nouveau revirement risque de porter un coup dur à la dynamique internationale en faveur du climat, alors que le temps presse pour limiter le réchauffement.
Je me retire immédiatement de l’accord de Paris sur le climat, une escroquerie injuste et unilatérale
a martelé Donald Trump devant ses partisans, affirmant que son administration ne "sabotera pas" l’industrie américaine pendant que la Chine "pollue en toute impunité".
La communauté internationale indignée
Cette décision a suscité une vague de critiques à travers le monde. Pour le responsable climat de l’ONU, Simon Stiell, il s’agit d’un choix "incompréhensible" alors que la transition énergétique est déjà "la bonne affaire de la décennie". De nombreux experts craignent que cela incite d’autres grands pays pollueurs comme la Chine ou l’Inde à revoir à la baisse leurs ambitions climatiques.
Un coup d’arrêt aux efforts mondiaux ?
L’accord de Paris, adopté par près de 200 pays en 2015, vise à limiter le réchauffement bien en dessous de 2°C par rapport à l’ère pré-industrielle. Mais sans la participation active des États-Unis, deuxième économie mondiale, cet objectif sera très difficile à atteindre. Le retrait américain devrait entrer en vigueur dans un an et risque de ralentir fortement la baisse des émissions planétaires de gaz à effet de serre.
L’incapacité de Donald Trump à comprendre l’urgence climatique est aussi incompréhensible que cruelle.
a déploré Ben Jealous, directeur de l’ONG Sierra Club, appelant les États-Unis à agir "aussi courageusement que possible" pour éviter le pire du dérèglement climatique.
Une relance des énergies fossiles
Parallèlement à ce retrait, Donald Trump a annoncé une série de mesures visant à stimuler la production d’énergies fossiles aux États-Unis, déjà premier producteur mondial de pétrole et de gaz. Il a ainsi décrété un état d’urgence pour doper les forages, y compris dans des zones protégées. Des actions en justice sont probables pour contester ces décisions, ainsi que le démantèlement de lois environnementales adoptées sous la présidence Biden.
Quel avenir pour l’accord de Paris ?
Malgré ce retrait américain, les autres pays signataires ont réaffirmé leur engagement à respecter l’accord de Paris. Pour l’architecte de cet accord, Laurence Tubiana, la transition énergétique est désormais portée par "une dynamique économique imparable" qui offre d’immenses opportunités. La Chine et l’Union Européenne pourraient même y trouver "un avantage compétitif" face aux États-Unis, estime un expert.
Il n’en reste pas moins que sans l’implication des États-Unis, deuxième pollueur mondial, la lutte contre le réchauffement climatique vient de subir un coup très dur. À l’heure où les impacts dévastateurs des dérèglements se multiplient à travers le monde, cette décision soulève une vive inquiétude et de nombreuses interrogations sur notre capacité à contenir la hausse du thermomètre planétaire. L’avenir de l’accord de Paris et des efforts internationaux pour le climat est plus que jamais en suspens.