L’ombre de Donald Trump continue de planer sur la scène politique américaine. Alors qu’il est en pleine campagne pour reconquérir la Maison-Blanche en 2024, l’ancien président des États-Unis vient de faire une déclaration qui ne manquera pas de faire réagir. Sur sa plateforme Truth Social, il affirme avoir eu une conversation téléphonique avec Volodymyr Zelensky et s’être engagé auprès de lui à “mettre fin à la guerre” russo-ukrainienne s’il était réélu.
Cette promesse électorale soulève de nombreuses interrogations. Quels moyens Donald Trump compte-t-il mettre en œuvre pour résoudre ce conflit complexe qui dure depuis 2014 et s’est intensifié avec l’invasion russe de février 2022 ? Quelle serait sa stratégie diplomatique vis-à-vis de Vladimir Poutine ? Quelles concessions serait-il prêt à faire ? Autant de questions qui restent en suspens.
Une posture ambiguë sur l’Ukraine
La position de Donald Trump sur le dossier ukrainien a souvent été ambivalente, oscillant entre fermeté et complaisance à l’égard de Moscou. Durant son mandat, il avait été accusé par ses détracteurs de faire preuve d’une trop grande mansuétude envers Vladimir Poutine. Son fameux sommet d’Helsinki en 2018 avec le maître du Kremlin avait suscité une vive polémique aux États-Unis.
En tant que votre prochain président des États-Unis, je vais apporter la paix dans le monde et mettre fin à la guerre qui a coûté tant de vies.
– Donald Trump sur Truth Social
Aujourd’hui, Donald Trump se pose en faiseur de paix, affirmant pouvoir débloquer la situation en Ukraine grâce à ses talents de négociateur. Mais peut-on réellement le croire sur parole ? N’est-ce pas là une promesse en l’air destinée avant tout à séduire un électorat lassé des interventions militaires américaines à l’étranger ?
Le pari risqué du “deal maker”
S’il est indéniable que Donald Trump a su par le passé nouer des relations personnelles avec certains dirigeants comme Kim Jong-un, on peut s’interroger sur sa capacité réelle à résoudre des crises géopolitiques aussi profondes que celle qui secoue l’Ukraine depuis des années. Le conflit a des racines anciennes et complexes qui dépassent la seule personnalité des dirigeants.
En outre, la guerre en Ukraine s’inscrit dans un contexte de rivalité stratégique entre les États-Unis et la Russie qui limite les marges de manœuvre diplomatiques. Vladimir Poutine semble déterminé à poursuivre coûte que coûte son opération militaire malgré les pressions occidentales. Difficile dans ces conditions d’imaginer un “deal” à la Trump qui permettrait de sortir de l’impasse.
L’avenir de l’Ukraine en question
Au-delà de l’effet d’annonce, la déclaration de Donald Trump soulève la question cruciale de l’avenir de l’Ukraine. Quel serait le prix d’une éventuelle paix négociée par le candidat républicain ? Kiev devrait-elle renoncer à des pans entiers de sa souveraineté et de son intégrité territoriale pour satisfaire les exigences russes ? C’est toute l’architecture de sécurité européenne qui pourrait être remise en cause.
Le peuple ukrainien, qui lutte avec courage depuis des mois pour défendre sa liberté, est en droit de s’inquiéter d’un possible lâchage américain. Si les États-Unis venaient à se désengager du dossier ukrainien sous une présidence Trump, cela laisserait le champ libre à Vladimir Poutine pour imposer sa loi dans la région.
Une promesse aux allures de mirage
En définitive, la promesse de Donald Trump de mettre fin à la guerre en Ukraine s’apparente davantage à un mirage électoral qu’à une perspective crédible. Derrière les slogans accrocheurs, on peine à discerner une véritable stratégie diplomatique susceptible de déboucher sur une paix durable et équitable.
On ne négocie pas la paix, on l’impose. La capitulation n’est pas une option.
– Volodymyr Zelensky, président ukrainien
Comme l’a rappelé Volodymyr Zelensky à maintes reprises, la paix ne saurait être bradée sur l’autel d’intérêts géopolitiques. Elle doit au contraire être bâtie sur le respect du droit international et des aspirations légitimes du peuple ukrainien. C’est à l’aune de ce principe intangible que devront être jugées les éventuelles initiatives diplomatiques à venir, qu’elles émanent de Donald Trump ou d’autres acteurs.