À peine investi pour son second mandat, le président américain Donald Trump s’apprête déjà à passer à l’offensive sur le front des guerres commerciales. Lors de son discours d’investiture ce lundi, il a promis de revoir en profondeur le système commercial des États-Unis, avec un objectif clair : taxer davantage les pays étrangers pour enrichir les citoyens américains. Une approche protectionniste qui pourrait cibler en priorité les plus proches partenaires commerciaux du pays.
Le Mexique et le Canada dans le viseur malgré les accords
Donald Trump n’a en effet pas mâché ses mots concernant les deux voisins nord-américains. Pendant sa campagne, il avait déjà brandi la menace d’instaurer des droits de douane de 25% sur l’ensemble des produits mexicains et canadiens importés aux États-Unis. Une mesure punitive qu’il justifie comme une réponse à l’entrée de drogues et de migrants illégaux sur le territoire américain.
Pourtant, le Mexique et le Canada sont théoriquement protégés par l’accord de libre-échange signé sous la précédente présidence Trump. Un partenariat que le dirigeant républicain avait lui-même défendu comme étant « le meilleur possible ». Mais la donne semble avoir changé pour ce second mandat placé sous le signe du protectionnisme économique.
La Chine également ciblée
Le géant asiatique n’est pas épargné par les menaces de Donald Trump. Pendant sa campagne, il avait évoqué une hausse drastique des droits de douane anti-Chine, qui pourraient atteindre jusqu’à 60% voire plus selon certaines sources. Une riposte commerciale qui viserait à rééquilibrer une balance commerciale fortement déficitaire pour les États-Unis.
La Chine, le Mexique et le Canada étant des fournisseurs clés des entreprises et consommateurs américains, de tels tarifs douaniers pourraient entraîner un rebond de l’inflation outre-Atlantique. Un risque balayé par l’entourage de Donald Trump, qui mise sur les baisses d’impôts prévues par ailleurs pour compenser la hausse des prix à l’importation.
Un impact sur l’économie mondiale ?
Au-delà des effets sur le marché intérieur, ce virage protectionniste pourrait chambouler les relations commerciales à l’échelle planétaire. Les pays visés pourraient en effet être tentés de riposter via des tarifs douaniers similaires sur les exportations américaines. Un engrenage susceptible de ralentir les échanges internationaux.
Donald Trump s’est même attaqué aux BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), menaçant de leur imposer des droits de douane de 100% en cas de création d’une monnaie commune. Une hypothèse qui n’a pourtant jamais été évoquée par ce groupe de pays émergents.
Les produits fabriqués aux États-Unis seront moins taxés, ceux provenant de Chine le seront plus, quand vous faites le bilan, vous pourrez avoir quelques évolutions de prix, mais pas de hausse globale.
– Stephen Moore, conseiller économique de Donald Trump
Quel calendrier pour ces hausses de tarifs ?
Malgré la détermination affichée par Donald Trump, ces menaces pourraient ne pas se concrétiser immédiatement. Selon le Wall Street Journal, le président américain pourrait temporiser et lancer d’abord des enquêtes sur les relations commerciales avec les pays ciblés. De quoi préparer le terrain avant d’éventuelles sanctions douanières.
Quoi qu’il en soit, ce positionnement va à l’encontre du consensus en faveur du libre-échange qui dominait jusqu’ici. Il témoigne de la volonté de Donald Trump de bousculer le statu quo pour recentrer la politique commerciale américaine sur les intérêts nationaux. Reste à savoir si cette stratégie permettra réellement de protéger l’emploi et le pouvoir d’achat, sans pénaliser la compétitivité des entreprises et la croissance. Les prochains mois s’annoncent déterminants sur le front des tensions commerciales internationales.