Le projet ambitieux de Donald Trump pour la bande de Gaza après la fin de la guerre avec Israël semble marquer le pas. Après avoir affirmé avec assurance que les États-Unis prendraient le contrôle du territoire palestinien vidé de ses habitants pour y développer des projets immobiliers, le président américain a nuancé ses propos, assurant que l’exécution de ce plan controversé n’était « absolument pas pressée ».
Un retropédalage présidentiel
Ces déclarations contrastent avec le ton catégorique employé par Donald Trump quelques jours plus tôt. Il avait alors insisté sur le fait que Gaza serait « remise aux États-Unis par Israël à la fin des combats » pour être transformée en une « Côte d’Azur du Moyen-Orient ». Le sort des Palestiniens semblait scellé, ceux-ci devant être « réinstallés » dans d’autres pays de la région comme l’Égypte ou la Jordanie selon les suggestions présidentielles.
Face au tollé international suscité par cette perspective, qualifiée par l’ONU de potentiel « nettoyage ethnique », le locataire de la Maison Blanche semble donc opérer un retropédalage, ou du moins temporiser son approche. Une source proche de l’administration américaine confie : « Le président reste convaincu de la pertinence de son projet pour Gaza, mais il est conscient des obstacles et veut avancer de manière réfléchie, sans précipitation excessive ».
Des réactions internationales mitigées
Si ce changement de ton est salué par certains diplomates comme « un pas dans la bonne direction », d’autres restent sceptiques. Un haut responsable européen déclare sous couvert d’anonymat : « Avec Donald Trump, on ne peut jamais être sûr de rien. Il peut très bien revenir à la charge avec son idée dans quelques jours ou semaines ».
Du côté palestinien et des pays arabes voisins comme l’Égypte et la Jordanie, la méfiance reste de mise. « Nous rejetons catégoriquement tout projet qui impliquerait l’expulsion des Palestiniens de leur terre natale », martèle un porte-parole du Hamas. Les autorités égyptiennes et jordaniennes ont également réaffirmé leur refus d’accueillir des réfugiés supplémentaires.
Quel avenir pour le conflit israélo-palestinien ?
Au-delà du sort incertain du projet trumpien, c’est la question de la résolution du conflit israélo-palestinien qui se pose avec acuité. La suggestion d’un plan aboutissant à la disparition pure et simple de Gaza en tant qu’entité palestinienne semble éloigner encore un peu plus la perspective d’une solution à deux États, pourtant largement plébiscitée par la communauté internationale.
Il est temps de revenir aux fondamentaux du droit international et de travailler à une paix juste et durable pour tous les peuples de la région.
Un diplomate occidental en poste à Tel Aviv
Malgré une trêve temporaire, la situation sur le terrain reste explosive. Les discussions en cours au Qatar sur un éventuel cessez-le-feu prolongé suscitent un optimisme prudent, mais de nombreux obstacles demeurent. La question épineuse des prisonniers et le blocus de Gaza restent notamment des points d’achoppement majeurs entre Israël et le Hamas.
En attendant de voir si les propos plus nuancés de Donald Trump sur son projet pour Gaza se concrétiseront par un véritable changement d’approche, la communauté internationale retient son souffle. Une chose est sûre : la voie vers une résolution pacifique et durable du conflit semble encore longue et semée d’embûches.
