Dans une annonce qui ne manquera pas de faire réagir à Washington, le président élu Donald Trump vient de nommer Peter Navarro comme son conseiller principal au commerce et à l’industrie. Une décision qui surprend à plus d’un titre, Navarro ayant récemment purgé une peine de quatre mois de prison pour entrave aux pouvoirs d’enquête du Congrès suite à l’assaut du Capitole du 6 janvier 2021.
Un fidèle de Trump de retour malgré la controverse
Peter Navarro, économiste de formation, avait déjà occupé des fonctions similaires lors du premier mandat de Donald Trump entre 2017 et 2021. Considéré comme l’un des principaux architectes de la politique commerciale agressive de l’administration Trump vis-à-vis de la Chine, il s’était illustré par son soutien indéfectible au président, y compris dans les moments les plus controversés.
Son implication présumée dans les événements du 6 janvier 2021, lorsque des centaines de partisans de Trump ont pris d’assaut le Capitole pour tenter d’empêcher la certification de la victoire de Joe Biden, lui a valu une condamnation à quatre mois de prison en janvier dernier. Navarro avait refusé de répondre aux convocations et de fournir des documents à la commission d’enquête de la Chambre des représentants.
Une nomination saluée par Trump
Malgré cette controverse, Donald Trump n’a pas tari d’éloges sur son ancien conseiller dans l’annonce de sa nomination :
« Rares sont ceux qui ont été plus efficaces ou tenaces que Peter pour faire respecter mes deux règles sacrées : achetez américain, embauchez américain. Il m’a aidé à renégocier des accords commerciaux injustes comme l’Alena et l’accord de libre-échange Corée-États-Unis. »
– Donald Trump, Président élu des États-Unis
Le milliardaire a également fustigé ce qu’il qualifie « d’État profond », une notion répandue parmi ses soutiens selon laquelle une bureaucratie gouvernementale œuvrerait dans l’ombre pour contrecarrer son action. Selon Trump, Navarro aurait été « horriblement traité » par cet supposé État profond.
Vers un retour de la politique commerciale agressive de Trump ?
Le retour de Peter Navarro laisse présager une continuité, voire un durcissement, de la ligne économique nationaliste et protectionniste qui avait caractérisé le premier mandat de Donald Trump. Le président élu a d’ailleurs déjà brandi la menace d’une hausse généralisée des droits de douane, y compris envers des partenaires traditionnels comme le Canada.
Reste à savoir si cette approche sera tenable dans un contexte international tendu, où les grands équilibres géoéconomiques ont été profondément remaniés par la crise du COVID-19 et les tensions croissantes entre les États-Unis et la Chine. La nomination de Navarro envoie en tout cas un signal clair sur les priorités de la future administration Trump en matière de commerce international.
Les prochains mois diront si Donald Trump parviendra, avec l’aide de son fidèle conseiller, à imposer sa vision d’une Amérique économiquement dominante et repliée sur elle-même. Une chose est sûre : Peter Navarro, malgré les controverses qui l’entourent, sera un acteur clé de la politique économique américaine pour les quatre prochaines années.