Dans un geste qui annonce un durcissement drastique de la politique migratoire américaine, le président élu Donald Trump vient de nommer Tom Homan, surnommé “le Tsar des frontières”, à la tête de l’agence chargée du contrôle des frontières et de l’immigration (ICE). Cette décision intervient alors que Trump s’est engagé à lancer, dès son investiture, la plus grande opération d’expulsion de migrants illégaux de l’histoire du pays.
Le retour de cet architecte de la ligne dure en matière d’immigration n’est pas anodin. Homan avait déjà dirigé l’ICE lors du premier mandat de Trump, période durant laquelle près de 4000 enfants migrants avaient été séparés de leurs parents et placés en détention. Sa nomination envoie un signal clair : l’administration Trump 2.0 est déterminée à traquer et expulser sans pitié les étrangers en situation irrégulière.
Le spectre d’une “invasion” de migrants
Pour justifier cette politique draconienne, Trump agite le spectre d’une prétendue “invasion” de migrants qui, selon lui, “empoisonnent le sang” de l’Amérique. Dans ses meetings de campagne, il n’a cessé d’exagérer les tensions à la frontière et de déformer les statistiques sur la criminalité des migrants, malgré les données montrant une baisse des crimes violents sous la présidence Biden.
Mais les faits ont peu de poids face à la peur. En martelant ses propos xénophobes, Trump a réussi à convaincre une partie de l’opinion que les États-Unis sont au bord du chaos. Une vidéo devenue virale montrant de prétendus migrants latino-américains semant la terreur dans une ville en est l’illustration parfaite, même s’il s’agissait d’un grossier montage.
L'”Opération Aurora” pour chasser les migrants
Fort de cette psychose savamment entretenue, Trump compte passer à l’offensive dès son arrivée à la Maison Blanche. Son plan : lancer l'”Opération Aurora”, une vague d’expulsions massives visant principalement les gangs de migrants latinos. Pour ce faire, il entend s’appuyer sur une vieille loi datant de 1798, l’Alien Enemies Act, qui permet au gouvernement fédéral d’arrêter et d’expulser les ressortissants de pays ennemis.
Une purge anti-immigrés en préparation ?
Avec la nomination de Homan et les pleins pouvoirs que lui confère l’Alien Enemies Act, Trump semble avoir tous les atouts en main pour mettre en œuvre son plan. Reste à savoir jusqu’où ira cette purge anti-immigrés et quelles en seront les conséquences humaines et politiques.
Une chose est sûre : en plaçant un dur à la tête de l’agence d’immigration, en propageant la peur de l'”invasion”, en promettant un grand nettoyage ethnique, Trump renoue avec la rhétorique et les méthodes les plus sombres de son premier mandat. L’Amérique s’apprête-t-elle à revivre le cauchemar des familles déchirées et des enfants en cage ?
D’autres nominations controversées
En parallèle de la nomination choc de Homan, Trump a également choisi Susie Wiles, sa directrice de campagne au tempérament réputé implacable, comme future chef de cabinet de la Maison Blanche. Il a aussi annoncé la désignation de la députée républicaine Elise Stefanik au poste d’ambassadrice américaine à l’ONU, saluant “une incroyable combattante de l’Amérique”.
Ces choix, ajoutés au retour du “Tsar des frontières”, dessinent les contours d’une présidence placée sous le signe de la confrontation et de la fermeté, en particulier sur les questions d’immigration. Nul doute que les mois à venir seront électriques sur ce sujet qui continue de diviser profondément la société américaine.