C’est une nouvelle qui a fait grand bruit ce week-end : Donald Trump, le président américain élu, a annoncé la nomination de Charles Kushner au poste d’ambassadeur des États-Unis en France. Une décision qui suscite de nombreuses interrogations, étant donné le profil controversé de l’intéressé.
Qui est Charles Kushner, le nouveau représentant américain en France ?
Charles Kushner, 69 ans, est un magnat de l’immobilier bien connu aux États-Unis. Mais ce n’est pas son seul fait d’armes. Il est surtout célèbre pour être le père de Jared Kushner, le gendre et ex-conseiller de Donald Trump à la Maison Blanche.
Mais le passé de Charles Kushner est loin d’être irréprochable. En 2005, il a été condamné à deux ans de prison pour fraude fiscale, financement illégal de campagne et subornation de témoin. Des malversations qui lui avaient valu d’être gracié par Donald Trump à la fin de son premier mandat présidentiel.
Une nomination qui pose question
Le choix de Charles Kushner comme ambassadeur interroge donc à plus d’un titre. Au-delà de son casier judiciaire, c’est surtout sa proximité familiale avec le président Trump qui pose problème en termes d’indépendance et de conflit d’intérêts.
Plusieurs élus démocrates ont déjà fait part de leurs réserves face à cette nomination. Ils pointent du doigt les risques de népotisme et s’inquiètent de voir un proche de Trump occuper un poste diplomatique aussi sensible.
Le Président ne devrait pas nommer ses amis et sa famille à des postes clés, surtout quand ils ont un passé trouble. C’est un mélange des genres dangereux.
a déclaré un sénateur de l’opposition
La France, un allié historique à préserver
De son côté, Donald Trump a justifié ce choix en vantant les qualités professionnelles de Charles Kushner. Il a mis en avant son expérience dans les affaires et sa capacité à « renforcer le partenariat » entre les États-Unis et la France, qu’il considère comme « notre plus ancien allié ».
Il faut dire que les relations franco-américaines restent un enjeu diplomatique et économique majeur. La France est un partenaire clé des États-Unis en Europe, que ce soit en matière de défense, de lutte anti-terroriste ou de commerce.
Mais cette nomination intervient dans un contexte tendu, alors que les désaccords se multiplient entre Paris et Washington sur des dossiers comme le climat, le nucléaire iranien ou la taxation des géants du numérique. Charles Kushner aura donc fort à faire pour aplanir ces différends.
La méthode Trump une nouvelle fois critiquée
Au-delà du cas Kushner, cette polémique révèle surtout la méthode très personnelle de Donald Trump dans sa façon de gouverner et de nommer son entourage aux plus hautes fonctions.
Depuis son élection en novembre dernier, face à Kamala Harris, le dirigeant républicain multiplie en effet les choix controversés. Parmi les nominations les plus critiquées :
- Robert F. Kennedy Jr, militant antivaccin notoire, comme ministre de la Santé
- Elon Musk, le fantasque patron de Tesla, pour co-diriger une commission sur la réduction des dépenses publiques
- Pete Hegseth, un présentateur de Fox News accusé d’agression sexuelle, au poste de ministre de la Défense
Donald Trump assume pleinement cette politique de confrontation et de transgression. Loin de se modérer, il semble déterminé à s’entourer de personnalités clivantes et à bousculer le système en place, quitte à franchir certaines lignes rouges.
Les prochains mois s’annoncent agités
Charles Kushner n’a pas encore pris ses fonctions, sa nomination devant d’abord être validée par le Sénat. Mais sa future prise de poste à l’ambassade américaine à Paris s’annonce d’ores et déjà sous haute tension.
Ses moindres faits et gestes seront scrutés de près, dans un contexte post-électoral encore très polarisé aux États-Unis. Les opposants à Donald Trump chercheront le moindre faux pas pour décrédibiliser son administration.
Quant aux autorités françaises, elles devront composer avec ce nouveau visage du pouvoir américain, tout en défendant leurs propres intérêts sur la scène internationale. Un exercice d’équilibriste qui promet son lot de frictions et de malentendus.
Une chose est sûre : avec la nomination de Charles Kushner, c’est un vent de tempête qui risque de souffler dans les prochains mois sur les relations franco-américaines. Une épreuve du feu pour la diplomatie des deux pays.