Alors que l’élection présidentielle américaine n’a jamais semblé aussi serrée, l’ancien président Donald Trump joue une énième provocation. Ce dimanche, à 23h heure française, le candidat républicain investira en effet la scène du Madison Square Garden, salle mythique s’il en est, en plein cœur de Manhattan à New York. Selon des sources proches de son équipe de campagne, l’objectif est clair : faire la démonstration éclatante de sa popularité, et ce jusque dans les bastions démocrates.
Pour cela, le milliardaire sera épaulé par un allié de poids, en la personne d’Elon Musk. Le fantasque patron de Tesla et SpaceX, qui n’a jamais caché son soutien à Trump, sera en effet présent à ses côtés sur scène. Un coup de communication qui ne doit rien au hasard, alors que la candidate démocrate Kamala Harris vient d’obtenir les soutiens appuyés de plusieurs figures de la culture populaire américaine ces derniers jours.
Le Madison Square Garden, temple de la politique et du star-system
Inauguré en 1879, le “MSG” est bien plus qu’une simple salle de spectacle ou une enceinte sportive. C’est un véritable monument qui a accueilli quelques-uns des plus grands événements du XXe siècle :
- Marilyn Monroe y chanta “Happy Birthday Mr President” à John F. Kennedy en 1962
- Mohamed Ali y connut la défaite face à Joe Frazier lors du “combat du siècle” en 1971
- Les plus grandes stars de la musique s’y sont produites, des Beatles à Beyoncé en passant par Elvis Presley et Michael Jackson
Mais le Madison Square Garden est aussi un haut lieu de la politique américaine. Bill Clinton y fut officiellement investi candidat démocrate en 1992. Avant lui, Franklin D. Roosevelt y avait livré en 1936 un discours resté célèbre, attaquant frontalement le monde de la finance à quelques jours de sa réélection :
Ils sont unanimes dans leur haine contre moi. Mais je me réjouis de cette haine.
Franklin D. Roosevelt, 31 octobre 1936
1939 : un meeting nazi qui fait polémique
Le “MGS” n’a cependant pas toujours été associé à des événements positifs. En 1939, le “Madison”, qui se trouvait alors plus au nord de Manhattan, fut le théâtre d’un gigantesque rassemblement pro-nazi. Plus de 20 000 sympathisants avaient alors effectué le salut hitlérien. Un épisode qu’Hillary Clinton, battue par Donald Trump en 2016, a tenu à rappeler. Pour elle, le meeting de dimanche est un écho assumé à ce sombre précédent historique.
Kamala Harris se focalise sur la Rust Belt
Pendant que Donald Trump tente le coup d’éclat à New York, son adversaire démocrate Kamala Harris a choisi une stratégie différente pour ce dernier week-end de campagne. Accompagnée de Barack et Michelle Obama, l’actuelle vice-présidente enchaîne les déplacements dans le “Midwest”, et notamment les états-clés de la Rust Belt comme la Pennsylvanie, le Michigan et le Wisconsin. Des territoires qui avaient basculé d’un cheveu en faveur de Trump en 2016, lui offrant la victoire.
Selon les dernières enquêtes d’opinion, le duel entre Kamala Harris et Donald Trump est plus serré que jamais. Aucun des deux candidats ne semble en mesure de creuser l’écart de manière décisive. Dans ces conditions, le moindre faux pas lors de cette dernière ligne droite pourrait s’avérer fatal. Le meeting de dimanche au Madison Square Garden, avec son potentiel de démonstration de force comme de provocation, aura valeur de test grandeur nature pour Donald Trump. En cas de réussite, il pourrait dynamiser ses partisans pour un dernier coup de collier. Mais en cas de bad buzz, l’boomerang pourrait lui revenir en pleine figure.
