C’est sous le signe de la continuité et de l’amitié que s’est déroulée la première visite à l’étranger de Donald Trump depuis son élection à la présidence des États-Unis. Arrivé à Paris ce samedi pour assister à la réouverture de la cathédrale Notre-Dame, le futur locataire de la Maison Blanche a profité de l’occasion pour rencontrer son homologue français Emmanuel Macron et souligner les liens forts qui unissent leurs deux pays.
Une accolade chaleureuse sur le perron de l’Élysée
C’est par une étreinte amicale que les deux dirigeants se sont salués à l’arrivée de Donald Trump au palais présidentiel. «C’est un grand honneur pour le peuple français de vous recevoir. Bienvenue à nouveau», a déclaré Emmanuel Macron, rappelant ainsi les précédentes visites de Trump en France, notamment lors des commémorations du 11 novembre 2018.
«C’est un honneur d’être ici», a répondu le président élu américain, avant de souligner ses «excellentes relations» avec le chef d’État français. «Nous avons eu de grands succès en travaillant ensemble», a-t-il ajouté, faisant référence à leur coopération durant son premier mandat, notamment sur les dossiers du commerce et de la lutte contre le terrorisme.
Un échange sur les principaux dossiers internationaux
Les deux dirigeants devaient ensuite s’entretenir en tête-à-tête, l’occasion d’aborder les grands enjeux du moment. La guerre en Ukraine figurait en bonne place à l’agenda, alors que Volodymyr Zelensky, le président ukrainien, était aussi attendu à Paris dans la journée.
Donald Trump, qui avait adopté une position ambiguë vis-à-vis de la Russie durant son premier mandat, a plusieurs fois critiqué l’aide militaire massive apportée par les États-Unis à l’Ukraine. Il a même promis de régler le conflit «en 24 heures» s’il était réélu, sans préciser comment. Sa rencontre avec Zelensky, la première depuis son élection, était donc très attendue.
Autre sujet brûlant : la situation au Moyen-Orient, alors que les violences se multiplient sur plusieurs fronts, du Liban à la Syrie en passant par la bande de Gaza. Juste avant son arrivée à l’Élysée, Trump a d’ailleurs publié un message assurant que les États-Unis ne devaient pas «se mêler» de la situation en Syrie, où les rebelles ont lancé une offensive contre Damas. Une prise de position qui tranche avec l’interventionnisme américain de ces dernières années dans la région.
La réouverture de Notre-Dame en toile de fond
Cette rencontre au sommet s’est déroulée en marge des cérémonies de réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris, dévastée par un incendie en avril 2019. Symbole des liens historiques entre la France et les États-Unis, l’édifice a bénéficié d’un vaste élan de générosité outre-Atlantique pour sa reconstruction.
La cathédrale Notre-Dame est non seulement un joyau de notre patrimoine, mais aussi le témoin de l’amitié franco-américaine à travers les siècles.
Emmanuel Macron, lors de sa visite à Washington en 2018
Selon une source proche de l’Élysée, les deux dirigeants devaient se rendre ensemble à la cérémonie religieuse prévue dans la soirée, en compagnie d’une quarantaine d’autres chefs d’État et de gouvernement. L’occasion de célébrer à la fois la renaissance de Notre-Dame et la solidité du lien transatlantique.
Des interrogations sur la diplomatie trumpienne
Si la visite de Donald Trump à Paris se voulait placée sous le signe de la continuité, elle a aussi ravivé les interrogations sur la diplomatie qu’il entend mener lors de son second mandat. Entre fermeté face aux rivaux des États-Unis et remise en cause du multilatéralisme, la ligne Trump avait déjà suscité des inquiétudes lors de son précédent passage à la Maison Blanche.
Ses premières déclarations depuis sa réélection, notamment sur l’Ukraine et la Syrie, suggèrent qu’il pourrait adopter des positions encore plus tranchées. De quoi compliquer la tâche d’Emmanuel Macron, qui s’est posé en défenseur d’un multilatéralisme rénové et d’une Europe plus forte sur la scène internationale.
Si l’Europe ne se considère pas comme une puissance mondiale, elle ne le sera pas.
Emmanuel Macron, dans un entretien au Grand Continent en novembre 2020
Malgré ces divergences de fond, les deux dirigeants ont affiché leur volonté de maintenir une relation forte et pragmatique entre Paris et Washington. Après des hauts et des bas durant le premier mandat Trump, l’heure semble à l’apaisement, au moins en apparence. Reste à savoir si cette entente cordiale résistera aux défis à venir, du changement climatique au terrorisme en passant par les nouvelles formes de conflictualité.
En bref
- Donald Trump a rendu visite à Emmanuel Macron à l’Élysée ce samedi, sa première sortie à l’étranger depuis sa réélection
- Les deux dirigeants ont affiché leur volonté de maintenir des relations fortes entre la France et les États-Unis
- Ukraine, Moyen-Orient, multilatéralisme : les sujets de friction ne manquent pas malgré l’entente cordiale
- La réouverture de la cathédrale Notre-Dame, symbole des liens historiques franco-américains, en toile de fond de cette visite
