L’ancien et futur président américain Donald Trump a lancé une violente charge contre la politique migratoire de l’administration Biden, au lendemain d’une attaque meurtrière à la voiture-bélier qui a fait au moins 15 morts à la Nouvelle-Orléans. Sur sa plateforme Truth Social, le républicain s’en est pris à la « vermine violente » qui se serait « infiltrée partout aux États-Unis » à la faveur des « frontières ouvertes » sous l’ère Biden.
Trump relie sans preuve immigration et criminalité
Bien que l’auteur présumé de l’attaque, un citoyen américain, ait été semble-t-il « inspiré » par le groupe État islamique selon une source proche de l’enquête, Donald Trump a immédiatement fait le lien – sans apporter de preuves – entre ce drame et l’immigration clandestine. « Les criminels qui arrivent sont bien pires que les criminels que nous avons dans notre pays », a-t-il asséné, affirmant que sous le leadership « faible et inefficace » de Biden, les États-Unis étaient devenus « la risée du monde entier ».
Une « vermine violente » qui s’infiltre partout
L’ancien locataire de la Maison Blanche est allé plus loin en fustigeant « la vermine violente de l’extérieur et de l’intérieur qui a infiltré tous les domaines de l’État ». Il a même relié ses déboires judiciaires des deux dernières années à un laxisme des autorités, qui auraient préféré s’acharner sur lui plutôt que de « se concentrer sur la protection des Américains ».
« Le ministère de la Justice, le FBI et les procureurs démocrates (…) ont passé tout leur temps à m’attaquer illégalement, MOI, plutôt que la vermine violente »
– Donald Trump sur Truth Social
L’immigration, cheval de bataille de Trump
Depuis son irruption sur la scène politique en 2015, Donald Trump a fait de la lutte contre l’immigration son cheval de bataille. Il martèle que la politique des « frontières ouvertes » de l’administration démocrate mènera à une explosion du « terrorisme islamiste radical » et d’autres formes de « crimes violents » aux États-Unis.
Son retour annoncé à la Maison Blanche en janvier 2023 s’accompagnera vraisemblablement d’un durcissement drastique de la politique migratoire. Le milliardaire a déjà promis de déclarer « l’état d’urgence nationale » dès sa prise de fonction pour expulser quelque 13 millions d’immigrés en situation irrégulière, en mobilisant si besoin l’armée. De quoi satisfaire sa base électorale la plus radicale, mais aussi nourrir les polémiques sur un sujet explosif outre-Atlantique.
Un ton incendiaire qui passe mal
Au-delà de la pertinence très discutable du lien entre criminalité et immigration, c’est le ton incendiaire employé par l’ancien président qui choque. Parler de « vermine » infiltrée, sur fond de tragédie nationale, fait écho aux heures les plus sombres de l’Histoire lorsque certains groupes humains étaient ainsi déshumanisés et diabolisés.
Ses adversaires politiques comme de nombreux élus de son propre camp ont vivement condamné ces propos jugés indignes d’un dirigeant. Mais Donald Trump semble déterminé à souffler sur les braises d’un débat inflammable sur l’immigration, quitte à attiser les tensions et les peurs au sein de la société américaine.
Face à la ligne dure trumpiste, le défi pour la Maison Blanche sera de trouver un juste équilibre entre humanité et fermeté, ouverture et contrôle des frontières. Un exercice périlleux dans un pays profondément divisé, à l’approche d’une échéance électorale qui promet d’être particulièrement agressive sur les questions identitaires et migratoires.
