La planète entière est sous le choc : le retour inattendu de Donald Trump à la présidence des États-Unis suscite des réactions contrastées aux quatre coins du globe. Si certains pays voient d’un bon œil la perspective d’un apaisement des tensions, d’autres, à commencer par l’Europe, retiennent leur souffle face aux bouleversements géopolitiques qui s’annoncent.
Une arrivée porteuse d’espoir pour certains
Pour une partie non négligeable de la communauté internationale, le retour de Trump est synonyme d’opportunités. Ses promesses de mettre fin aux grands conflits en cours, en Ukraine comme à Gaza, suscitent un certain enthousiasme.
On essaie de trouver des raisons de se rassurer. Le cessez-le-feu annoncé en Ukraine et la trêve à Gaza font naître l’espoir d’une détente des relations internationales.
– Un diplomate européen sous couvert d’anonymat
Selon un récent sondage réalisé par le think tank ECFR, une majorité de pays du « Sud global » accueille favorablement la perspective d’un retour de Trump et de sa politique étrangère. Beaucoup espèrent un rééquilibrage des rapports de force et une remise en cause de « l’hégémonie occidentale ».
La Chine et la Russie aux avant-postes
Les principales puissances rivales des États-Unis ne cachent pas leur satisfaction. D’après des sources proches du Kremlin, le président russe Vladimir Poutine se réjouit de l’arrivée d’un dirigeant américain avec lequel « il sera plus facile de s’entendre ». Même son de cloche du côté de Pékin, qui espère pouvoir renforcer sa coopération économique avec Washington.
L’Iran et la Corée du Nord sur la défensive
A l’inverse, certains pays ciblés par la rhétorique agressive de Donald Trump affichent davantage de circonspection. C’est notamment le cas de l’Iran et de la Corée du Nord, qui redoutent un regain de tensions avec les États-Unis. Cependant, des observateurs estiment que ces pays pourraient aussi tirer leur épingle du jeu en jouant sur les divisions entre Américains et Européens.
L’Europe dans l’angoisse et l’expectative
C’est sans conteste en Europe que le retour de Trump suscite le plus d’inquiétudes. Après quatre années de présidence Biden qui avaient permis de renouer le dialogue transatlantique, les Européens craignent un brutal retour en arrière. Principal point de crispation : la remise en cause annoncée de l’engagement américain dans l’OTAN et le soutien à l’Ukraine.
On a l’impression que le sol se dérobe sous nos pieds. Trump a toujours eu une vision très transactionnelle des alliances, et on peut craindre qu’il n’hésite pas à lâcher l’Europe si cela sert ses intérêts.
– Un haut responsable européen
Au-delà de l’Ukraine, c’est toute l’architecture de sécurité européenne qui pourrait être remise en question. Beaucoup redoutent un rapprochement entre Washington et Moscou qui se ferait au détriment des intérêts du Vieux Continent. La crainte d’un « nouveau Yalta » hante les esprits.
Paris et Berlin en première ligne
Les deux poids lourds de l’Union européenne, la France et l’Allemagne, sont particulièrement inquiets. Selon nos informations, Emmanuel Macron et le nouveau chancelier allemand auraient eu des échanges tendus avec Donald Trump, lui demandant des « clarifications » sur ses intentions. Une rencontre au sommet serait prévue dans les prochaines semaines pour tenter d’aplanir les différends.
Le Royaume-Uni joue sa propre partition
De son côté, le Royaume-Uni semble vouloir jouer un jeu plus ambivalent. Malgré le Brexit, Londres espère pouvoir préserver sa « relation spéciale » avec Washington et se positionner en médiateur entre Américains et Européens. Une stratégie risquée qui pourrait s’avérer payante si Donald Trump accepte de jouer le jeu, mais qui pourrait aussi marginaliser un peu plus les Britanniques sur la scène européenne.
Vers un nouvel ordre mondial ?
Au-delà des réactions à chaud, c’est bien un changement profond du système international qui se profile avec le retour de Trump. Son style imprévisible et souvent brutal, son rejet assumé du multilatéralisme et son goût pour les rapports de force bilatéraux pourraient redistribuer les cartes du jeu mondial.
On entre dans une ère de grande instabilité et de compétition exacerbée entre les puissances. Les institutions et les règles qui régissent les relations internationales depuis 1945 n’ont jamais été aussi fragilisées.
– Un expert en relations internationales
Certains envisagent même un scénario de « nouvelle guerre froide », avec la constitution de deux blocs antagonistes, l’un dominé par les États-Unis, l’autre par la Chine et la Russie. Un tel scénario signifierait la fin du monde multipolaire auquel on s’était habitué depuis la chute du mur de Berlin.
Quelles implications pour les conflits en cours ?
A court terme, c’est sur les principaux foyers de tensions que tous les regards sont braqués. Des sources concordantes indiquent que la Russie et les États-Unis auraient conclu un accord secret sur l’Ukraine, prévoyant un retrait progressif des troupes russes en échange de la neutralité du pays. Un scénario qui fait frémir Kiev et ses alliés européens.
Au Moyen-Orient, si la trêve à Gaza semble solide, beaucoup craignent que Trump ne donne un blanc-seing à Israël pour accélérer la colonisation en Cisjordanie. Son gendre Jared Kushner, architecte des Accords d’Abraham, serait déjà à la manoeuvre pour relancer le « deal du siècle » enterré sous Biden.
Le grand débat sur le « Trumpisme »
Au-delà de son bilan diplomatique pour le moins mitigé, c’est un style présidentiel clivant et brutal qui fait son grand retour à la Maison Blanche. Pour ses partisans, Trump incarne un nécessaire retour au réalisme et à la défense des intérêts américains dans un monde de plus en plus darwinien. Ses détracteurs y voient plutôt un encouragement à la loi de la jungle et au repli nationaliste.
Le trumpisme, c’est le rejet du consensus libéral et multilatéral qui a dominé les relations internationales depuis la fin de la guerre froide. C’est un retour à une forme de grand jeu entre puissances où l’éthique et les valeurs sont reléguées au second plan.
– Un historien des relations internationales
Un débat qui est loin d’être tranché, et qui risque de fracturer un peu plus des opinions publiques déjà fortement polarisées sur la question. Une chose est sûre : en dépit de ses airs de déjà-vu, la nouvelle présidence Trump sera scrutée avec attention et anxiété aux quatre coins du monde. Car si l’Histoire ne se répète jamais à l’identique, elle nous réserve souvent de mauvaises surprises.