Dans une récente conférence de presse à Mar-a-Lago, le président américain Donald Trump a vivement critiqué son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky. Pointant du doigt son impopularité et le détournement de l’aide américaine, Trump s’est dit « bien plus confiant » dans la possibilité d’un accord avec la Russie, promettant même une rencontre avec Vladimir Poutine avant le mois d’avril.
Ces déclarations font suite à des pourparlers russo-américains tenus mardi en Arabie saoudite, lors desquels Washington et Moscou se sont entendus pour nommer des négociateurs sur la guerre en Ukraine, sans la participation des Européens ni de Kiev. Zelensky avait dénoncé ces discussions comme des pourparlers « sur l’Ukraine sans l’Ukraine », ce qui a fortement déplu à Trump.
Trump accuse Zelensky d’avoir initié le conflit
Dans une charge virulente contre le dirigeant ukrainien, Donald Trump est allé jusqu’à accuser Zelensky d’avoir lui-même déclenché le conflit. « Vous avez été là depuis trois ans. Vous auriez dû y mettre un terme il y a trois ans. Vous n’auriez jamais dû la commencer », a-t-il lancé, faisant référence à la guerre qui a débuté avec l’invasion russe de l’Ukraine en février 2022.
La Russie prête à « mettre un terme à la barbarie sauvage » selon Trump
Revenant sur les discussions en Arabie saoudite, qu’il a jugées « très bonnes », le président américain a affirmé que la Russie voulait « faire quelque chose » et « mettre un terme à la barbarie sauvage ». Interrogé sur une éventuelle rencontre avec Vladimir Poutine avant la fin du mois, il a simplement hoché la tête et répondu : « probablement ».
L’appel de Trump à Poutine crée une onde de choc
La semaine passée, Donald Trump avait déjà provoqué une onde de choc en Europe et en Ukraine en appelant directement Vladimir Poutine au téléphone pour envisager avec lui un règlement du conflit. Lors de sa conférence à Mar-a-Lago, il a aussi reproché à l’Ukraine d’avoir détourné une partie des aides américaines depuis le début de la guerre.
Le président Zelensky m’a dit la semaine dernière qu’il ne savait pas où était la moitié de l’argent qu’on leur a donné
a soutenu Donald Trump
Trump pointe l’absence d’élections et l’impopularité de Zelensky
Le président américain a également critiqué l’absence d’élections en Ukraine depuis l’invasion russe et l’impopularité de Volodymyr Zelensky. « Nous avons une situation où nous n’avons pas eu d’élections en Ukraine, où nous avons une loi martiale essentiellement et où le dirigeant de l’Ukraine — je suis désolé de le dire — mais il est à 4% d’opinions favorables », a-t-il déclaré.
Trump favorable à l’envoi de troupes européennes, pas américaines
Interrogé sur l’idée, qui émerge et divise des pays européens, d’envoyer des troupes de maintien de la paix en Ukraine, Donald Trump s’est dit « totalement favorable » à cette option. Il a cependant précisé que les États-Unis n’avaient « pas à en envoyer là-bas » car ils étaient « très loin ».
Un appel à « rééquilibrer » l’aide fournie à l’Ukraine
Trump a également appelé à « rééquilibrer » l’aide fournie à l’Ukraine entre l’Europe et Washington. Selon lui, les États-Unis auraient donné « 350 milliards de dollars » à l’Ukraine, un montant qu’il juge disproportionné par rapport à la contribution européenne.
C’est beaucoup et nous devons rééquilibrer avec l’Europe, parce que l’Europe a donné un bien plus petit montant que cela
a affirmé le président américain
Les attaques russes se poursuivent, Odessa touchée
Pendant ce temps, malgré l’effervescence diplomatique, les attaques russes se sont poursuivies mercredi en Ukraine. Une « grande » zone résidentielle de la ville portuaire d’Odessa, dans le sud du pays, s’est retrouvée privée de chauffage et d’électricité suite à un pilonnage de l’infrastructure énergétique et civile ukrainienne par l’armée russe, qui dure maintenant depuis trois ans.
Les récentes déclarations de Donald Trump et les pourparlers russo-américains sans l’Europe ni l’Ukraine soulèvent de nombreuses questions sur l’avenir du conflit et les jeux diplomatiques qui se trament en coulisses. Alors que la guerre continue de faire rage, l’Ukraine se retrouve au cœur d’un échiquier géopolitique complexe où les grandes puissances semblent négocier son sort sans elle.
