Un revers majeur pour Donald Trump, à seulement trois semaines de son investiture à la Maison Blanche. Selon des informations judiciaires, le 45e président des États-Unis a été condamné lundi 30 décembre en appel à payer 5 millions de dollars de dommages et intérêts à une ancienne chroniqueuse, Elizabeth Jean Carroll, qui l’accuse d’agression sexuelle.
Une agression sexuelle qui remonterait à 1996
L’affaire jugée par le tribunal fédéral civil de Manhattan concerne des faits datant de 1996. D’après le récit d’Elizabeth Jean Carroll, aujourd’hui âgée de 81 ans, Donald Trump l’aurait agressée sexuellement dans une cabine d’essayage d’un grand magasin new-yorkais il y a 27 ans. Des allégations que l’ancien homme d’affaires a toujours fermement niées.
Dans un livre publié en 2019, la plaignante avait raconté publiquement pour la première fois ce qu’elle considère comme un viol. Suite à ces révélations, Donald Trump avait violemment attaqué Elizabeth Jean Carroll, la qualifiant de « tarée » qui aurait « monté une affaire bidon ». Des propos diffamatoires selon la justice, qui lui valent aujourd’hui cette lourde condamnation financière.
2 millions pour l’agression, 3 millions pour la diffamation
Le 9 mai dernier, le tribunal avait jugé Donald Trump responsable d' »agression sexuelle » sur Elizabeth Jean Carroll et l’avait condamné à lui verser 2 millions de dollars de dommages et intérêts. À cela s’ajoutent désormais 3 millions supplémentaires pour ses déclarations diffamatoires à l’encontre de son accusatrice en 2022.
L’ancien président, qui sera investi pour un second mandat le 20 janvier prochain, avait fait appel de cette décision. Mais la cour d’appel de New York a confirmé lundi le jugement, estimant que Donald Trump n’avait « pas démontré que le tribunal s’était trompé dans ses décisions ».
Autres procédures abandonnées, horizon judiciaire plus dégagé
Si cette condamnation au civil est un coup dur pour l’image du futur locataire de la Maison Blanche, son horizon judiciaire s’est par ailleurs nettement éclairci depuis sa réélection en novembre. Plusieurs procédures fédérales au pénal le visant, notamment pour ses agissements lors de sa défaite à la présidentielle de 2020, ont en effet été abandonnées.
Donald Trump reste cependant condamné au civil à des centaines de millions de dollars d’amendes dans les affaires Carroll et de son groupe Trump Organization. Le 30 mai, il est aussi devenu le premier ex-président américain condamné au pénal par la justice de l’État de New York pour des paiements cachés à une star du porno en 2016. Une condamnation historique, même s’il a pour l’instant réussi à repousser le prononcé de sa peine en invoquant son immunité d’ancien président et de président élu.
Un style politique qui ne change pas
Ces déboires judiciaires ne semblent en tout cas pas affecter la popularité de Donald Trump auprès de sa base électorale. Depuis son entrée en politique il y a près de 10 ans, le milliardaire s’est en effet forgé une réputation d’homme au style décomplexé et aux petites phrases chocs.
Derrière chaque réplique cinglante et vulgaire se révèle une méthode redoutablement efficace.
D’après une source proche de Donald Trump
Avec leur style outrancier et leurs méthodes musclées, des présidents comme Donald Trump, Javier Milei en Argentine ou Nayib Bukele au Salvador sont souvent regardés comme des ovnis politiques. Mais ils pourraient bien être à l’avant-garde d’une révolution populiste appelée à durer et, peut-être, à redéfinir les contours de la démocratie.