Le dossier d’accusation contre Donald Trump concernant ses tentatives d’inverser illégalement les résultats de l’élection présidentielle de 2020 prend une nouvelle tournure. Jack Smith, le procureur spécial en charge de l’enquête, affirme que l’ancien président agissait à titre privé et ne peut donc pas bénéficier de l’immunité présidentielle dans cette affaire.
Des témoignages inédits versés au dossier
Dans un argumentaire de 165 pages présenté à la juge Tanya Chutkan, le procureur spécial a inclus des éléments jusqu’alors non divulgués. Parmi eux, le témoignage d’un haut responsable de la Maison-Blanche relatant une conversation surprise à bord de l’hélicoptère présidentiel :
Peu importe que vous ayez gagné ou perdu l’élection, il faut se battre comme un chien.
– Donald Trump à sa famille, selon le témoignage
Une série de plans désespérés
Après sa défaite face à Joe Biden, Donald Trump se serait lancé dans une série de manœuvres de plus en plus désespérées pour tenter d’inverser les résultats dans sept États clés, avec l’aide de complices privés. Des actions qui ont culminé avec l’assaut du Capitole par des centaines de ses partisans le 6 janvier 2021.
Des actes de nature privée selon l’accusation
Pour Jack Smith, le cœur de la machination était de nature privée, Donald Trump agissant à titre de candidat et non de président. Il aurait largement fait appel à des acteurs privés et aux structures de sa campagne dans ses tentatives de renverser le scrutin.
L’ancien président, qui est de nouveau candidat pour 2024, a vivement réagi à ces arguments, dénonçant un dossier “truffé de faussetés” et une “ingérence électorale” de l’administration Biden.
L’immunité présidentielle en question
Au cœur des débats juridiques : l’étendue de l’immunité présidentielle. Dans une décision controversée du 1er juillet, la Cour suprême a jugé que le président ne bénéficiait “d’aucune immunité pour ses actes non officiels” mais avait “droit au moins à une présomption d’immunité pour ses actes officiels”.
Visé par plusieurs procédures pénales, Donald Trump multiplie les manœuvres pour repousser tout procès après l’élection du 5 novembre 2024. La bataille judiciaire autour de ses tentatives pour s’accrocher au pouvoir en 2020 ne fait que commencer, avec en toile de fond son éventuel retour à la Maison-Blanche qui lui permettrait d’échapper aux poursuites.