En ce dimanche caniculaire, ils sont des milliers à avoir convergé vers le Sunset Park de Las Vegas, bravant les températures dépassant les 34°C dès 10h du matin. Leur unique motivation : acclamer l’homme qu’ils veulent à tout prix voir revenir à la Maison Blanche, Donald Trump. Pour cette foule de partisans, la récente condamnation pénale de l’ex-président dans l’affaire Stormy Daniels est un détail qui ne pèse pas lourd dans la balance.
Un soutien indéfectible malgré les turbulences judiciaires
Lindsay Elliott, venue en famille, résume bien l’état d’esprit général : « Je me fiche pas mal de ce qui s’est passé au procès, ça ne change rien, je voterai pour lui. » La mère de famille est même persuadée que cette condamnation va renforcer la campagne du milliardaire. «Les Américains en ont assez et ils sont en colère», assène-t-elle.
Donald Trump, qui fêtera ses 78 ans vendredi, sait qu’il peut compter sur une base de fidèles comme l’illustre la file d’attente qui s’étire sur des kilomètres le long du parc. Pour beaucoup, le procès de New York n’est qu’un catalyseur supplémentaire, un symbole des dérives du pays.
Cela nous brise le cœur de voir l’Amérique aller dans cette direction. Et ça fait mal non seulement à Trump mais à tous les Américains. Si cela peut arriver à Trump, cela peut arriver à n’importe qui.
Shay Chan, 25 ans, à son premier meeting de campagne
L’espoir d’un match retour en novembre 2024
Donald Trump a choisi le Nevada, un État clé qu’il devra remporter pour battre Joe Biden, pour son premier grand meeting depuis le verdict new-yorkais. L’affluence record malgré la chaleur écrasante prouve que sa base est prête à le suivre coûte que coûte dans ce combat.
Parmi les produits stars vendus sur place, un t-shirt proclame fièrement : «Je vote pour le délinquant». Car ici, la condamnation est vue comme une preuve supplémentaire du système corrompu qu’il faut renverser. Beaucoup ont même mis la main au portefeuille dès l’annonce du verdict pour soutenir financièrement leur champion.
L’immigration, un thème central qui mobilise
Au-delà des déboires judiciaires, c’est la question de l’immigration qui cristallise le soutien indéfectible des trumpistes. Karen Hall, originaire du Chili, regrette de ne pas pouvoir voter n’étant pas citoyenne américaine. Mais elle tenait à être présente pour dénoncer ce qu’elle perçoit comme une immigration incontrôlée :
Je n’aime pas le désordre qui règne. Je suis une immigrée et j’ai dû attendre des années pour obtenir mon visa et arriver légalement, et ça me dérange que tant d’immigrés arrivent illégalement et passent comme si de rien n’était.
Karen Hall, supportrice de Donald Trump
À 17 mois de l’élection présidentielle, Donald Trump peut compter sur un noyau dur électrisé, prêt à le porter vers un nouveau mandat malgré les vents contraires. Reste à savoir si cet enthousiasme à toute épreuve des « Deplorables », comme il aime à les appeler, suffira à convaincre une majorité d’Américains dans les urnes face à Joe Biden.