10 000 sauts depuis des avions, des figures artistiques exécutées en chute libre à près de 280 km/h, des records du monde à son actif… Domitille Kiger, 40 ans, repousse toujours plus loin les limites du parachutisme. Portrait d’une athlète française hors norme qui vit sa passion à 5000 mètres d’altitude.
Une pionnière du « freefly », discipline artistique extrême
Avec plus de deux décennies d’expérience dans le ciel, Domitille Kiger s’est imposée comme une référence mondiale du « freefly ». Cette discipline spectaculaire du parachutisme consiste à réaliser des figures acrobatiques en chute libre, la tête vers le haut, une position particulièrement difficile à tenir sous la pression de l’air. Véritable pionnière dans ce domaine encore confidentiel il y a 20 ans, la native de Normandie a grandement contribué à le démocratiser et le structurer, jusqu’à décrocher plusieurs titres de championne du monde.
2004 : premier titre de championne du monde de freefly
C’est en 2004, à l’âge de 20 ans seulement, que Domitille Kiger se révèle au grand public en devenant championne du monde de freefly au Brésil. Un exploit retentissant pour celle qui a débuté le parachutisme à 19 ans, fascinée par les sensations procurées. Depuis, la Française collectionne les médailles dans cette discipline encore jeune, qu’elle domine sans partage.
Novembre 2024 : record du monde de saut synchronisé à la verticale
Son dernier fait d’armes en date : un nouveau record du monde de saut synchronisé à la verticale établi fin novembre 2024 en Arizona. Aux côtés de 95 autres parachutistes embarqués dans cinq avions, Domitille Kiger est parvenue à tenir la position tête en haut pendant toute la durée de la chute libre, formant une spectaculaire figure géométrique humaine dans le ciel, jamais réalisée auparavant à une telle échelle.
Je pense qu’il est très humain de vouloir toujours se dépasser. Avec le temps, j’ai compris que cette quête de reconnaissance était un peu vaine. Aujourd’hui, ce qui me plaît, c’est de faire des choses pour les autres.
Domitille Kiger, championne du monde de parachutisme freestyle
Un mental d’acier malgré les drames
Si la Normande avoue ne plus ressentir qu’un « trac de performance » au moment de s’élancer dans le vide, elle n’oublie pas que la mort peut frapper à tout moment dans sa discipline. Un tatouage en forme de bague noire à sa main droite le rappelle en permanence, en hommage à son ancien compagnon décédé en 2016 lors d’un saut. Un drame qui n’a pas empêché Domitille Kiger de continuer à vivre pleinement sa passion, avec un mental d’acier forgé par l’expérience.
Donner du sens à sa quête de records
Au-delà de la quête de performances, c’est désormais la transmission qui anime la quadragénaire. Très investie dans le développement du parachutisme féminin, elle s’attache à faire découvrir sa discipline au plus grand nombre et à accompagner la nouvelle génération. Un nouveau défi à la hauteur de cette athlète d’exception, qui ne cesse de repousser les limites du possible.