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Dominique de Villepin : Face à la Menace du RN, Priorité à la Gauche

L'ancien Premier ministre Dominique de Villepin met en garde contre la menace du RN pour la France. Sur LCI, il appelle à faire barrage à l'extrême droite et à donner la priorité à la gauche au second tour des législatives. Un positionnement clair qui tranche avec le "ni-ni" d'autres figures de droite...

En pleine campagne pour les élections législatives, les prises de position se multiplient à droite comme à gauche. Invité mercredi soir sur LCI, Dominique de Villepin, ancien Premier ministre de Jacques Chirac, a affiché un positionnement sans ambiguïté. Pour lui, la priorité est claire : il faut lutter contre le Rassemblement National, qu’il considère comme “la véritable menace pour notre pays”.

Le RN, un “parti de protestation” plutôt que de propositions

Dominique de Villepin n’a pas mâché ses mots à l’égard du parti de Marine Le Pen. Selon lui, le RN serait avant tout “un parti de protestation et pas de propositions”, prompt à la “surenchère”. Une critique acerbe qui tranche avec la position plus nuancée adoptée par d’autres figures de la droite, tentées par une alliance avec le RN dans certaines circonscriptions.

L’ancien locataire de Matignon met en garde contre le “risque” de “banaliser” l’extrême droite en renvoyant dos à dos le RN et la gauche, notamment la NUPES de Jean-Luc Mélenchon. Un avertissement qui fait écho à la ligne défendue en son temps par Jacques Chirac, dont Dominique de Villepin fut le bras droit à l’Élysée.

Au premier tour, le choix d’une “force centrale”

Interrogé sur son choix pour le premier tour du scrutin législatif, Dominique de Villepin a opté pour “la force centrale”, celle “susceptible d’apporter les réponses”. Une position qu’il nuance toutefois en déplorant l’absence de “cap” et “d’idées claires” du second quinquennat d’Emmanuel Macron.

Emmanuel Macron a usé et abusé des pouvoirs qui sont les siens et a montré une surdité sans égale.

Dominique de Villepin sur LCI

Une critique sévère de l’action du chef de l’État qui n’empêche pas l’ex-Premier ministre de considérer la majorité présidentielle comme un rempart face aux extrêmes, en dépit de ses imperfections.

Au second tour, barrage contre l’extrême droite

Mais c’est surtout sur la conduite à tenir en cas de duel RN-NUPES au second tour que Dominique de Villepin se démarque. Quand de nombreux élus LR, à l’image d’Éric Ciotti, assument une alliance avec le parti lepéniste, lui “considère que la priorité doit être donnée à la lutte contre le Rassemblement National”.

Un appel clair à faire barrage à l’extrême droite, quitte à voter pour des candidats de gauche dans les circonscriptions concernées. Une position courageuse à droite, qui rompt avec la tentation du “ni-ni” et assume la priorité du combat républicain contre le RN.

Un positionnement clivant mais cohérent

En affichant aussi nettement son rejet du Rassemblement National, quitte à assumer un soutien ponctuel à la gauche, Dominique de Villepin prend le risque de s’attirer les critiques d’une partie de son camp. Mais cette prise de position a le mérite de la cohérence et de la fidélité aux valeurs républicaines.

À l’heure où la tentation de la realpolitik et des compromissions électorales gagne du terrain, y compris dans son ancien parti Les Républicains, l’ancien chef du gouvernement fait le pari des convictions. Un choix qui l’honore et interroge sur la ligne de crête étroite sur laquelle LR tente de se maintenir, entre fermeté face aux extrêmes et refus de choisir.

Un avertissement pour LR

Au-delà de son impact sur le scrutin à venir, la position de Dominique de Villepin sonne comme un avertissement pour sa famille politique. En condamnant sans ambages la tentation d’une alliance avec le RN, il met en lumière les contradictions d’une droite prise en étau entre la majorité macroniste et la séduction de l’extrême.

Un dilemme cornélien qui n’est pas sans rappeler celui auquel était confronté Jacques Chirac en 2002, et qui l’avait conduit à appeler à voter pour son adversaire socialiste contre Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle. Vingt ans plus tard, son ancien Premier ministre réitère ce choix du panache contre la compromission, du combat des valeurs contre les tentations électoralistes.

Reste à savoir si cet appel sera entendu, au sein d’une droite en quête de boussole et de ligne directrice claire. Une droite qui, faute d’incarner une alternative crédible, risque de se voir durablement marginalisée dans un paysage politique polarisé à l’excès. Le pari de Dominique de Villepin, s’il est minoritaire, a au moins le mérite de poser les termes du débat. Et d’inviter LR à un sursaut, avant qu’il ne soit trop tard.

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