Une nouvelle arme dévastatrice s’abat sur l’Ukraine. Jeudi matin, la ville de Dnipro, dans le centre-est du pays, a été frappée par un missile balistique hypersonique russe d’un tout nouveau type, baptisé “Orechnik”. Une escalade préoccupante dans ce conflit qui ne cesse de s’enliser, près de 3 ans après le début de l’invasion russe. Les habitants, sous le choc, témoignent de la violence de l’impact et de leur angoisse face à un ennemi qui semble avoir une longueur d’avance technologique.
Un nouveau missile sème la panique à Dnipro
Selon une source proche du Kremlin, ce missile hypersonique dernière génération aurait été utilisé pour la première fois sur le champ de bataille ukrainien jeudi matin. D’une portée allant jusqu’à 5500 km, il aurait visé une usine militaire stratégique de Dnipro, en représailles à des frappes ukrainiennes en territoire russe.
L’écrivain ukrainien Ian Valetov, 61 ans, qui habite la ville, raconte avoir entendu « un puissant rugissement, suivi d’une série d’explosions » qui ont fait bondir son immeuble et déclenché les alarmes des voitures alentour. « C’était très bruyant, mon chat s’est réveillé avec une expression très inquiète », plaisante-t-il, tout en admettant être désormais « habitué » à ces attaques.
Des dégâts matériels mais pas de victimes
Si l’usine militaire visée, spécialisée dans la production de fusées et satellites, n’a pas pu être inspectée, les journalistes sur place ont pu constater que la frappe a touché un centre de réhabilitation pour enfants handicapés, soufflant portes et fenêtres, ainsi que plusieurs habitations aux alentours. Fort heureusement, aucune victime n’est à déplorer selon les autorités locales.
Vendredi matin, les employés du centre s’affairaient à nettoyer les débris de verre et à récupérer ce qui pouvait encore l’être au milieu des éclats de munitions brillants et tordus. Un mur branlant menaçait de s’effondrer. La remise, abritant le local des travailleurs et la chaudière, a été soufflée, privant le centre de chauffage.
Tout le monde a été un peu agité par ça. Tout peut arriver, et cela ne dépend pas de nous.
Oleksandre Parkhomenko, 63 ans, employé du centre
Une frappe “différente” qui inquiète
Dans les rues de Dnipro, la vie semble avoir repris son cours normal en apparence. Mais pour beaucoup d’habitants interrogés, cette frappe était différente de celles vécues depuis le début de la guerre. « On a peur à chaque fois, mais là c’était différent. On ne comprend pas comment ça tombe et s’enflamme », confie Janna, 49 ans, qui travaille sur un marché.
Des vidéos de l’impact circulant sur les réseaux sociaux montrent en effet des flashs de lumière s’abattant à une vitesse fulgurante sur la ville, bien loin des habituelles pluies de missiles et drones. De quoi alimenter un sentiment d’impuissance : « Ils ont beaucoup d’armes (en Russie), sans contrôle. Et les nôtres sont limitées », déplore Janna.
Zelensky appelle la communauté internationale à réagir
Face à cette nouvelle escalade, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé la communauté internationale à « réagir », dénonçant un « voisin fou » qui utilise l’Ukraine comme un « terrain d’essai » pour ses nouvelles armes. Côté russe, le président Vladimir Poutine a confirmé avoir frappé l’Ukraine avec un missile hypersonique en « configuration dénucléarisée », ce qui marque une nouvelle étape dans ce bras de fer.
Pour beaucoup d’Ukrainiens, la Russie semble avoir une longueur d’avance technologique préoccupante. Et Vladimir Poutine serait prêt à tout, n’ayant « rien à perdre » selon Janna, entouré par « toute une équipe et de nombreux successeurs ». Un sentiment d’impuissance et d’angoisse face à un conflit parti pour durer, et dont les moyens de destruction ne cessent de s’intensifier.
Plus que jamais, l’Ukraine a besoin du soutien de ses alliés pour faire face à cette menace grandissante et tenter de rétablir la paix. Mais à Dnipro comme ailleurs dans le pays, les habitants continuent tant bien que mal à vivre sous les bombes, essayant de garder espoir en des jours meilleurs, malgré la peur au ventre à chaque nouvelle sirène d’alerte.