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Djamel Mansri : Le Caïd d’Aulnay de Nouveau Mis en Examen

Djamel Mansri, caïd d’Aulnay, arrêté pour braquages et trafic de drogue. Quel était son plan pour importer de la cocaïne depuis la Colombie ?

Imaginez un homme qui, depuis des décennies, navigue dans l’ombre du crime organisé, enchaînant braquages audacieux et projets de trafic international. Cet homme, c’est Djamel Mansri, une figure emblématique du banditisme français, récemment arrêté après une traque de deux ans. À 48 ans, ce caïd d’Aulnay-sous-Bois est de nouveau sous les projecteurs judiciaires, accusé de vols à main armée et de tentative d’importation massive de cocaïne. Mais comment un individu parvient-il à orchestrer de tels projets sous le nez des autorités ?

Un Bandit Multicarte dans le Viseur

Originaire de la cité du Galion à Aulnay-sous-Bois, Djamel Mansri n’est pas un novice dans le monde du crime. Depuis l’automne 2023, les enquêteurs de la brigade de recherche et d’intervention (BRI) de Versailles le surveillent de près. Leur intuition ? Cet homme, connu pour sa polyvalence criminelle, prépare un coup d’envergure. Et ils ne se trompent pas. Après des mois de filatures, les autorités découvrent un plan ambitieux : importer de la cocaïne depuis la Colombie, financé par une série de braquages ciblés.

Ce qui rend Mansri si fascinant, c’est sa capacité à jongler entre différents types de délits. Braquages, trafic de stupéfiants, association de malfaiteurs : son casier judiciaire ressemble à un catalogue du grand banditisme. Mais cette fois, les forces de l’ordre sont déterminées à mettre un terme à ses agissements.

Des Braquages pour Financer la Drogue

Le 8 avril 2025, une banque de Nevers (Nièvre) est dévalisée. Quelques semaines plus tôt, le 22 mars, c’est un bureau de poste à Myennes qui est pris pour cible. Le butin total ? 136 000 euros. Pour les enquêteurs, ces attaques ne sont pas des actes isolés. Elles s’inscrivent dans une stratégie bien rodée : accumuler des fonds pour financer une opération d’importation de cocaïne. Cette somme, bien que conséquente, n’est qu’une goutte d’eau dans le monde du narcotrafic, où une seule cargaison peut rapporter des millions.

« Les braquages sont souvent un moyen rapide de financer des projets criminels plus vastes, comme le trafic de drogue. »

Un ancien officier de la PJ

Les enquêteurs découvrent que Mansri et ses complices – deux hommes et une femme, âgés de 34 à 54 ans – forment un réseau structuré. Leur mode opératoire est précis : repérages minutieux, attaques éclair, et une disparition rapide dans la nature. Mais cette fois, la BRI est sur leurs talons.

Un Projet International Sous Surveillance

Le plan de Mansri ne se limite pas aux frontières françaises. Les investigations révèlent des déplacements suspects au port du Havre, un hub stratégique pour le trafic de drogue en Europe. Plus troublant encore, Mansri se rend en Colombie, épicentre mondial de la production de cocaïne. Là-bas, il est surveillé par les autorités locales, qui collaborent avec leurs homologues français. Ce voyage n’est pas anodin : il s’agit de nouer des contacts avec des fournisseurs pour organiser l’acheminement de la drogue par bateau.

Ce type d’opération n’est pas à la portée du premier venu. L’importation de cocaïne nécessite une logistique complexe : réseaux de passeurs, complicités portuaires, et des fonds colossaux. C’est là que les braquages entrent en jeu, servant de levier financier pour amorcer le projet.

Le saviez-vous ? Le port du Havre est l’un des principaux points d’entrée de la cocaïne en Europe, avec des saisies record ces dernières années.

Une Arrestation Spectaculaire

Le samedi précédant sa mise en examen, Mansri est interpellé par la BRI de Versailles dans une opération digne d’un film d’action. Après deux ans de surveillance, les enquêteurs passent à l’action, mettant fin à ses projets. Avec lui, ses trois complices sont également arrêtés. Mercredi, tous sont mis en examen pour association de malfaiteurs, trafic de stupéfiants et vols à main armée. Ils risquent de lourdes peines, mais l’enquête ne fait que commencer.

Ce coup de filet est un succès pour la police judiciaire, qui démontre une fois de plus sa capacité à traquer les figures du crime organisé. Mais il soulève aussi des questions : comment Mansri a-t-il pu opérer si longtemps sans être arrêté ?

Le Profil d’un Caïd

Djamel Mansri n’est pas un criminel ordinaire. À 48 ans, il incarne une génération de bandits qui allient audace et stratégie. Originaire d’Aulnay-sous-Bois, une ville marquée par des tensions sociales et des réseaux criminels, il a gravi les échelons du banditisme grâce à son charisme et son sens de l’organisation. Mais ce qui le distingue, c’est sa résilience : malgré de multiples arrestations, il revient toujours sur le devant de la scène.

Son parcours illustre une réalité du grand banditisme : la capacité à s’adapter. Alors que les braquages de banques sont en déclin en France, Mansri les utilise comme un outil tactique pour financer des projets plus modernes, comme le trafic international de drogue.

Les Défis de la Lutte Antidrogue

L’affaire Mansri met en lumière les défis auxquels sont confrontées les autorités dans leur lutte contre le narcotrafic. La cocaïne, en particulier, connaît une explosion en Europe, alimentée par des réseaux sud-américains et des complices locaux. Voici quelques chiffres clés :

  • En 2023, les saisies de cocaïne en Europe ont atteint un record de 300 tonnes.
  • Le prix moyen d’un kilo de cocaïne sur le marché européen est d’environ 35 000 euros.
  • La France est le deuxième plus grand consommateur de cocaïne en Europe, après l’Espagne.

Face à cette montée en puissance, les forces de l’ordre doivent redoubler d’ingéniosité. La collaboration internationale, comme dans le cas de la surveillance de Mansri en Colombie, est un atout majeur, mais elle ne suffit pas. Les réseaux criminels évoluent rapidement, exploitant les failles des systèmes portuaires et les nouvelles technologies.

Que Risque Djamel Mansri ?

Les charges retenues contre Mansri et ses complices sont lourdes. L’association de malfaiteurs peut entraîner jusqu’à 7 ans de prison, tandis que le trafic de stupéfiants et les vols à main armée peuvent valoir respectivement 7 et 14 ans. Mais pour un homme comme Mansri, habitué aux rouages de la justice, le véritable défi sera d’échapper à une condamnation exemplaire.

En attendant, les suspects ont comparu devant le juge des libertés et de la détention. Leur sort reste incertain, mais une chose est sûre : cette affaire marque un tournant dans la carrière de Mansri.

Une Affaire qui Résonne

L’arrestation de Djamel Mansri n’est pas qu’un fait divers. Elle soulève des questions sur la persistance du crime organisé en France, sur les failles qui permettent à des figures comme lui de prospérer, et sur les moyens nécessaires pour y mettre fin. À Aulnay-sous-Bois, son nom reste associé à une forme de légende urbaine, celle d’un homme insaisissable, toujours un pas devant la loi.

Pour les habitants de la cité du Galion, cette affaire est aussi un rappel des défis sociaux qui alimentent le cycle de la criminalité. Chômage, inégalités, manque de perspectives : ces facteurs ne justifient pas le crime, mais ils en sont souvent le terreau.

À retenir : Djamel Mansri, 48 ans, est accusé de braquages et de trafic de cocaïne. Son arrestation met en lumière les rouages du grand banditisme et les défis de la lutte antidrogue.

Alors que l’enquête se poursuit, une question demeure : l’arrestation de Mansri marquera-t-elle la fin de ses activités, ou n’est-ce qu’une pause dans une carrière criminelle déjà longue ? Une chose est certaine : son nom continuera de faire parler, dans les tribunaux comme dans les rues d’Aulnay-sous-Bois.

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