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Dissolution surprise : Édouard Philippe face à un casse-tête politique

Pris de court par la dissolution surprise de l'Assemblée nationale, Édouard Philippe doit revoir ses plans. L'ancien Premier ministre joue gros lors des législatives anticipées pour sauver les sièges de son parti Horizons. Arrivera-t-il à tirer son épingle du jeu ?

La décision surprise d’Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée nationale a pris tout le monde de court, y compris son ancien Premier ministre Édouard Philippe. Alors que ce dernier avait des plans bien ficelés pour prendre son envol en vue de la prochaine présidentielle, le voilà contraint de replonger dans une dangereuse campagne législative. Un véritable casse-tête en perspective pour le patron d’Horizons.

Des alliances à repenser pour sauver les meubles

Depuis la cinglante défaite de la majorité présidentielle aux législatives de juin 2022, Édouard Philippe n’a eu de cesse de plaider pour une large coalition allant de la majorité macroniste jusqu’aux Républicains, en passant par les élus du centre-droit. Une stratégie qui semblait porter ses fruits, son jeune parti Horizons grignotant progressivement du terrain.

Mais la dissolution rebat totalement les cartes. Horizons n’aura d’autre choix que de s’engager pleinement dans la campagne, en espérant décrocher le maximum de sièges pour peser dans le futur hémicycle. Reste à savoir si les alliances envisagées tiendront le choc d’une campagne éclair.

Il faut donner ses chances à une coalition avec LR et les sociodémocrates.

Édouard Philippe

Garder ses distances avec Emmanuel Macron

Si Édouard Philippe a quitté Matignon en juillet 2020 en bons termes avec Emmanuel Macron, ses ambitions présidentielles l’ont poussé à prendre ses distances. Une stratégie qui pourrait s’avérer payante en cas de déroute de la macronie, Horizons apparaissant comme une alternative crédible pour incarner une droite moderne.

Mais attention à ne pas trop jouer la carte de l’autonomie dans cette campagne, sous peine de perdre le précieux soutien de la majorité présidentielle. Un numéro d’équilibriste périlleux pour Édouard Philippe, condamné à avancer sur un fil.

Surfer sur la peur du Rassemblement national

L’ancien maire du Havre l’a bien compris, la dissolution offre une formidable caisse de résonance au Rassemblement national. Marine Le Pen, en embuscade, rêve de prendre sa revanche après sa défaite à la présidentielle. Un épouvantail qu’Édouard Philippe agite à longueur de meetings pour mobiliser son électorat :

Avec la poussée du RN, nous devons absolument obtenir une majorité stable et cohérente pour gouverner le pays.

Édouard Philippe lors d’un meeting à Nice

Une partition efficace sur le papier, mais qui ne suffira pas. Pour tirer son épingle du jeu, Édouard Philippe devra surtout convaincre qu’Horizons incarne une troisième voie crédible, ni macroniste, ni lepéniste. Le pari est loin d’être gagné.

Après les législatives, la présidentielle en ligne de mire

Si Édouard Philippe a fait de cette campagne législative surprise une priorité, il n’en oublie pas pour autant son objectif ultime : l’Élysée. L’ancien Premier ministre sait que son destin présidentiel dépendra en grande partie de son score aux législatives et de sa capacité à incarner l’avenir de la droite.

En cas de victoire, il pourra s’appuyer sur un groupe parlementaire fourni pour imposer ses vues au sein de la majorité. En cas de défaite, il devra se réinventer pour rester dans la course. Quoi qu’il arrive, cette campagne aura valeur de test grandeur nature pour la présidentiabilité d’Édouard Philippe. Réussira-t-il son pari ? Réponse dans les urnes.

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