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Dissolution surprise de l’Assemblée nationale : un coup de poker d’Emmanuel Macron

Coup de théâtre politique : Macron dissout l'Assemblée nationale au soir de la déroute aux européennes. Entre audace et inconscience, le président joue son va-tout face à la poussée du RN. Les élections s'annoncent explosives...

Stupeur et tremblements dans la classe politique française. Au soir d’une défaite cinglante aux élections européennes, Emmanuel Macron a sorti l’arme atomique : la dissolution de l’Assemblée nationale. Un coup de poker qui pourrait bien se retourner contre le président, tant la vague anti-immigration et anti-Macron semble déferler sur le pays.

La dissolution, un remède miracle ou un poison violent ?

En actionnant l’article 12 de la Constitution, Emmanuel Macron espère rebattre les cartes et retrouver une majorité plus docile à l’Assemblée. Mais c’est un pari plus que risqué. Les Français, lassés par des réformes impopulaires comme celles des retraites, pourraient bien être tentés de donner les clés de l’Assemblée à une coalition hétéroclite allant de la NUPES à l’extrême-droite.

La dissolution, c’est un peu comme la morphine : ça calme sur le moment mais ça rend accro. Et le sevrage est souvent douloureux.

Roland Cayrol, politologue

Le RN, grand gagnant en cas de législatives anticipées ?

Avec un score historique de 32,4% aux européennes, le Rassemblement National part favori en cas d’élections législatives anticipées. Son président Jordan Bardella a d’ailleurs réclamé à cor et à cri une dissolution, se disant “prêt à gouverner”. De quoi donner des sueurs froides à Emmanuel Macron, qui pourrait bien voir une vague bleue marine submerger l’Assemblée.

  • Un sondage donne le RN en tête avec 37% des intentions de vote aux législatives.
  • En 2022, le RN avait obtenu 89 députés. Un record sous la Ve République.

La NUPES en embuscade, LR en danger

À gauche, la NUPES de Jean-Luc Mélenchon espère aussi surfer sur la vague de mécontentement. Mais les divisions internes, notamment sur la question de l’Ukraine, pourraient lui coûter cher. Quant aux Républicains, laminés aux européennes avec moins de 7%, ils jouent leur survie en cas de nouvelles élections.

Si Macron perd sa majorité, ce sera une cohabitation explosive. Mais s’il la conserve, il restera un président affaibli et contesté.

Brice Teinturier, directeur général délégué d’Ipsos

2017-2022 : les leçons d’un quinquennat chaotique

Au final, cette dissolution sonne comme un aveu d’échec pour Emmanuel Macron. Élu triomphalement en 2017 face à Marine Le Pen, il avait promis de “réenchanter” la vie politique. Cinq ans plus tard, il termine son mandat au milieu des crises et des contestations.

  • La crise des Gilets Jaunes a durablement ébranlé sa légitimité.
  • La gestion de la pandémie a été jugée erratique et verticale.
  • La réforme des retraites a cristallisé la colère, y compris dans son propre camp.

Reste une question, en suspens : et si les Français, fatigués des partis traditionnels, se réfugiaient massivement dans l’abstention ? Un scénario noir pour notre démocratie. Emmanuel Macron joue peut-être son va-tout, mais c’est toute la classe politique qui pourrait finir perdante.

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