La dissolution surprise de l’Assemblée Nationale en juin dernier et les incertitudes entourant le budget 2025 ont porté un coup sévère à l’attractivité de la France auprès des investisseurs étrangers. Selon un récent baromètre, près d’un dirigeant d’entreprise étrangère sur deux a revu à la baisse ses projets d’investissements dans l’Hexagone. Le manque de visibilité politique et économique inquiète les décideurs.
La dissolution, un « choix contraint » qui passe mal
Pour le président de la République, la dissolution de l’Assemblée en juin était inévitable au vu des blocages parlementaires, notamment sur le budget. Mais cet argument peine à convaincre les milieux politiques et économiques. Pour les chefs d’entreprise étrangers, cette décision abrupte est surtout synonyme d’instabilité et d’imprévisibilité.
50% des dirigeants interrogés estiment que l’attractivité de la France s’est dégradée depuis l’annonce de la dissolution le 9 juin.
Sondage EY
Les effets négatifs sont déjà palpables : 49% des décideurs sondés affirment avoir réduit leurs projets d’investissements dans le pays. Un coup dur pour l’attractivité tricolore, alors que la France était parvenue ces dernières années à se hisser au premier rang européen pour les investissements étrangers.
Budget 2025 : des hausses d’impôts qui font fuir
Au-delà de l’onde de choc politique, c’est le projet de budget 2025 présenté par le nouveau gouvernement qui inquiète les investisseurs. Les hausses de prélèvements prévues pour redresser les finances publiques font craindre une dégradation de la compétitivité et du climat des affaires.
Parmi les mesures les plus critiquées figurent l’augmentation de l’impôt sur les sociétés, la révision des niches fiscales pour les entreprises ou encore le durcissement de la fiscalité écologique. Des signaux négatifs envoyés aux acteurs économiques, qui rivalisent de pessimisme quant à l’avenir.
Ce budget 2025 est récessif. Il fait peser de lourdes menaces sur l’emploi et la croissance.
Un responsable patronal
Horizon bouché pour l’attractivité française ?
Entre instabilité gouvernementale et tour de vis budgétaire, les nuages s’accumulent dans le ciel économique français. Certains observateurs redoutent un décrochage durable de l’attractivité, alors que la concurrence fait rage pour attirer les investissements étrangers.
Pour enrayer cette spirale négative, le gouvernement devra impérativement clarifier son cap et rassurer les investisseurs sur le sérieux budgétaire et la stabilité du cadre fiscal. Sans quoi la place de la France dans la course à l’attractivité pourrait être durablement compromise.
Un défi majeur à l’heure où le pays a plus que jamais besoin de capitaux étrangers pour financer sa croissance, ses innovations et ses transitions écologiques et numériques. Le temps presse pour restaurer un climat propice aux affaires. Faute de signaux positifs rapides, le réveil pourrait être brutal.