L’annonce de Gérald Darmanin de vouloir dissoudre le Groupe union défense (GUD), un syndicat étudiant d’ultradroite historique, marque un nouveau chapitre dans la lutte contre l’extrémisme violent en France. Cette décision, qui intervient après des mois de travail selon le ministre de l’Intérieur, soulève des questions sur les liens troubles entre certains mouvements radicaux et la sphère politique.
Le GUD, une « marque » de l’extrême droite française
Fondé en 1968 à l’université parisienne d’Assas, le GUD s’est fait connaître pour ses actions violentes et son idéologie suprémaciste. Malgré une mise en sommeil depuis 2017, le groupuscule a récemment annoncé son retour sur le devant de la scène. Ses drapeaux noirs ornés d’une croix celtique sont régulièrement brandis lors de rassemblements d’ultradroite.
Des liens avec le Rassemblement national pointés du doigt
Gérald Darmanin a affirmé que le GUD était « très ami avec beaucoup de gens du Rassemblement national », notamment ses « dirigeants ». Plusieurs figures historiques du mouvement, comme Frédéric Châtillon ou Axel Loustau, ont en effet gravité dans l’entourage de Marine Le Pen par le passé.
Ce sont des gens qui pensent qu’il y a une suprématie blanche, qui portent des propos antisémites extrêmement graves.
Gérald Darmanin au sujet du GUD
Une longue liste de faits d’armes violents
Le GUD est régulièrement cité dans des affaires de violences. Loïk Le Priol, ancien membre du groupuscule, est le principal suspect dans le meurtre de l’ex-rugbyman argentin Federico Martin Aramburu en 2022. D’autres militants ont récemment été condamnés pour une agression homophobe à Paris.
La dissolution du GUD, si elle est prononcée, s’inscrirait dans la lignée d’autres mouvements d’ultradroite interdits ces dernières années comme le Bastion social ou les Zouaves Paris. Mais elle pose aussi la question des ramifications de cette mouvance radicale et de sa capacité à se reconstituer sous de nouvelles bannières.
Un signal fort mais des défis persistants
Si la fermeté affichée par Gérald Darmanin envoie un message clair, la lutte contre l’ultradroite violente reste un défi de long terme. La porosité idéologique et les connexions personnelles entre certains de ces groupes et des partis installés dans le paysage politique, comme le RN, complexifient la donne.
Au-delà des dissolutions ponctuelles, c’est un travail de fond qui semble nécessaire pour s’attaquer aux racines de l’extrémisme et prévenir l’embrigadement de nouvelles générations. Un chantier crucial pour la cohésion de la société française face à la menace de la radicalité.