Emmanuel Macron a pris tout le monde de court. Confronté à une cinglante défaite de son camp aux élections européennes, le président de la République a décidé de dissoudre l’Assemblée nationale et de convoquer des élections législatives anticipées les 30 juin et 7 juillet prochains. Un véritable séisme politique qui replonge le pays dans la fièvre électorale.
Un pari très risqué pour Macron
Avec ce coup de poker, Emmanuel Macron joue son va-tout. Alors que la liste Renaissance, soutenue par la majorité présidentielle, n’a obtenu que 16% des voix aux européennes, loin derrière le Rassemblement National (32%) et les Républicains (20,5%), le chef de l’État tente le tout pour le tout pour retrouver une majorité à l’Assemblée.
En dissolvant la chambre basse du Parlement, Emmanuel Macron prend un risque considérable. Si son camp sort perdant de ces élections anticipées, il se retrouvera face à une Assemblée hostile, rendant quasiment impossible la poursuite de son action. C’est donc ni plus ni moins que l’avenir de son quinquennat qui se joue.
Les partis d’opposition prêts à en découdre
Du côté des oppositions, on se frotte les mains. Marine Le Pen, dont le parti a largement dominé le scrutin européen, a assuré que le RN était “prêt à exercer le pouvoir” si les Français lui accordent une majorité aux législatives. Les Républicains et la NUPES espèrent aussi sortir renforcés de ce nouveau scrutin.
Avec une dissolution, Le Pen sortirait en tête dans plein de circonscriptions
Un ministre avant les européennes
Une campagne éclair de 3 semaines
Les états-majors politiques vont devoir mener une campagne éclair, avec seulement 3 semaines pour convaincre les électeurs. Emmanuel Macron compte rapidement dévoiler un nouveau programme pour rassembler largement autour de lui. Mais la partie s’annonce très délicate.
- 30 juin : 1er tour des législatives
- 7 juillet : 2ème tour des législatives
- 26 juillet : ouverture des Jeux Olympiques de Paris
Vers une recomposition politique ?
Au-delà de l’enjeu de la majorité, ces législatives anticipées pourraient être l’occasion d’une vaste recomposition du paysage politique français. Entre le fort recul de la macronie, la poussée des extrêmes et un jeu d’alliances potentiellement bouleversé, de nouveaux équilibres pourraient émerger à l’issue du scrutin de juillet.
Une seule certitude : les prochaines semaines s’annoncent intenses et décisives sur le plan politique. Avec ce coup de dés, Emmanuel Macron a pris le risque d’ouvrir une nouvelle phase d’instabilité. Le pari sera-t-il gagnant ? Réponse dans les urnes les 30 juin et 7 juillet.