La disparition et la mort présumée d’une jeune journaliste ukrainienne en territoire occupé par la Russie suscite l’inquiétude et l’indignation de la communauté internationale. Victoria Rochtchina, âgée de seulement 28 ans, se serait rendue en août 2023 dans l’est de l’Ukraine contrôlé par les forces russes afin d’y réaliser un reportage. Depuis, le silence et l’incertitude règnent sur son sort, poussant des experts indépendants mandatés par l’ONU à interpeller vivement Moscou.
Une Disparition Troublante en Territoire Occupé
Selon l’Union des journalistes ukrainiens, le père de Victoria aurait reçu en avril 2024 une lettre du ministère russe de la Défense annonçant l’emprisonnement de sa fille sur le territoire de la Fédération de Russie, sans plus de précisions sur les circonstances de son arrestation ni le lieu exact de sa détention. Le 10 octobre, une annonce glaçante du centre ukrainien pour les prisonniers de guerre venait confirmer les pires craintes : Victoria Rochtchina serait décédée en détention.
L’ONU Exige des Preuves et des Réponses
Face à ces allégations choquantes mais non confirmées officiellement, des experts de l’ONU ont haussé le ton mercredi, sommant la Russie de lever le voile sur le destin de la journaliste. Dans un communiqué sans équivoque, ils ont exigé du gouvernement russe qu’il “confirme immédiatement le sort de Victoria et l’endroit où elle se trouve”, mettant en garde que si son décès “dans une prison d’État” devait être avéré, les autorités russes en “porteraient la responsabilité”.
Nous demandons au gouvernement russe d’immédiatement confirmer son sort et l’endroit où elle se trouve.
Experts de l’ONU mandatés par le Conseil des droits de l’homme
Au cas où le pire serait confirmé, les experts de l’ONU ont d’ores et déjà exigé “le retour immédiat de son corps” afin de permettre la tenue d’une enquête indépendante sur les causes et circonstances du décès, y compris une autopsie réalisée par des instances neutres. Une demande légitime et pressante face à l’opacité entourant cette affaire.
Une Journaliste Engagée et Primée
Victoria Rochtchina était une journaliste indépendante réputée et respectée en Ukraine. Collaborant avec de nombreux médias ukrainiens de renom comme Ukraïnska Pravda ou encore le service ukrainien de Radio Free Europe, elle s’était distinguée par la qualité de ses reportages réalisés au cœur des régions en proie au conflit. Son travail remarquable lui avait valu de recevoir en 2022 le prestigieux Prix du Courage en journalisme décerné par l’International Women’s Media Foundation.
Une Sinistre Prison Russe
Selon des sources proches du dossier, on suppose que Victoria aurait été détenue au secret à Taranrog, une ville du sud-ouest de la Russie tristement réputée pour abriter un centre de détention où seraient pratiquées tortures et exactions à l’encontre des prisonniers civils et militaires ukrainiens. Des témoignages glaçants font état de chocs électriques, passages à tabac et viols utilisés comme méthodes de terreur et de pression.
La Liberté de la Presse Bafouée
Au-delà du cas individuel dramatique de Victoria Rochtchina, c’est la liberté de la presse et le droit d’informer qui sont une nouvelle fois pris pour cible dans ce conflit meurtrier. Selon les experts de l’ONU, au moins 1672 civils ukrainiens seraient actuellement détenus arbitrairement en Russie, parmi lesquels figurent au moins 25 journalistes. Des chiffres effroyables qui en disent long sur les risques encourus par celles et ceux qui tentent courageusement de exercer leur mission d’information dans ces circonstances extrêmes.
Alors que l’émotion et la colère montent en Ukraine et dans le monde à l’annonce de la possible mort en détention de cette jeune reporter, les regards se tournent désormais vers la Russie. Moscou se doit de faire toute la lumière sur cette affaire, de fournir des réponses et des preuves tangibles sur le sort réservé à Victoria Rochtchina. L’impunité ne saurait être tolérée face à ce qui apparaît comme une violation flagrante du droit international et des conventions relatives à la protection des journalistes en zone de guerre. Au nom de la vérité, de la justice et de la liberté, la pression internationale doit s’accentuer pour que la Russie rende des comptes.