Un an jour pour jour après la mystérieuse disparition de Lina, une adolescente de 15 ans originaire du Bas-Rhin, le procureur de la République de Strasbourg est revenu sur les nombreuses zones d’ombre qui persistent dans cette affaire lors d’une conférence de presse très attendue. Malgré des mois d’enquête intensive, le sort de la jeune fille reste inconnu et de multiples questions demeurent sans réponse. Retour sur les 5 interrogations majeures qui sont au cœur des investigations.
Lina est-elle montée de son plein gré dans la voiture de Samuel Gonin ?
C’est la question centrale à laquelle tentent de répondre les enquêteurs. Le jour de sa disparition, Lina a quitté à pied le domicile de sa mère. A-t-elle ensuite accepté de monter dans le véhicule de Samuel Gonin, 43 ans, devenu le principal suspect après la découverte de l’ADN de l’adolescente dans sa voiture ? Ou y a-t-elle été contrainte ? Le procureur est resté évasif sur ce point crucial.
Les témoignages contradictoires des proches
Selon plusieurs témoignages recueillis par les enquêteurs, Lina était une jeune fille “sans histoire, sérieuse et très famille“. Rien ne laissait présager une fugue. Pourtant, d’autres proches ont décrit une adolescente “en quête d’indépendance” et qui aurait pu être tentée de suivre un inconnu. Des déclarations contradictoires qui compliquent la tâche des investigateurs.
Le suicide du suspect, un coup dur pour l’enquête
La mort brutale de Samuel Gonin, retrouvé pendu dans sa cellule le 10 juillet dernier, a considérablement freiné les investigations. Cet homme, déjà condamné pour agression sexuelle par le passé, emporte avec lui de nombreux secrets. “Son suicide risque de laisser des questions sans réponse“, a admis avec prudence le procureur, ajoutant que “toutes les pistes restaient ouvertes“.
Malheureusement un certain nombre de questions sont susceptibles de rester sans réponse du fait du décès de monsieur Gonin.
Alexandre Chevrier, procureur de la République de Strasbourg
Où se trouvait Lina entre sa disparition et la découverte de son ADN ?
Près de 10 mois se sont écoulés entre la disparition de Lina le 23 septembre 2023 et la découverte de traces ADN lui appartenant dans la voiture de Samuel Gonin en juillet 2024. Où était l’adolescente pendant toute cette période ? Était-elle séquestrée quelque part ? A-t-elle été victime d’un réseau criminel ? Les enquêteurs explorent toutes les hypothèses mais peinent à retracer le parcours de la jeune fille.
Un complice aurait-il aidé Samuel Gonin ?
Autre interrogation majeure : Samuel Gonin a-t-il agi seul ou bénéficié de complicités ? Pour l’heure, aucun autre suspect n’a été mis en examen mais les policiers n’excluent pas qu’une ou plusieurs personnes aient pu apporter une aide logistique au principal mis en cause pour dissimuler Lina ou brouiller les pistes. Des investigations sont en cours pour tenter d’identifier d’éventuels complices.
Le corps de Lina sera-t-il un jour retrouvé ?
C’est la question que se posent avec angoisse les proches de l’adolescente. En l’absence du corps de Lina, il est impossible de savoir ce qu’il est advenu d’elle. A-t-elle été tuée ? Si oui, où son cadavre a-t-il été dissimulé ? De vastes battues ont été organisées, en vain. “Tant que nous n’aurons pas retrouvé Lina, morte ou vive, nous continuerons à chercher“, a assuré le procureur, conscient que seule la découverte du corps pourrait apporter des réponses.
Un an après la disparition de Lina, l’enquête piétine et de nombreuses zones d’ombre demeurent. Malgré la mobilisation d’importants moyens policiers, le dénouement de cette affaire semble encore lointain. Les proches de l’adolescente espèrent que les investigations finiront par porter leurs fruits, en dépit du coup dur que constitue le suicide du principal suspect. Tant que le corps de Lina ne sera pas retrouvé, les questions continueront de se bousculer, laissant une famille dans une insoutenable attente.
