Dans les collines verdoyantes du Pays Basque, un drame bouleverse la commune d’Urrugne. Voilà un mois que Laure Zacchello, mère de famille de 43 ans, reste introuvable. Derrière la carte postale idyllique de cette bourgade nichée au pied de la Rhune, se dessine le portrait glaçant d’une femme sous emprise, victime des agissements de son ex-mari adepte du survivalisme. Une séparation qui a viré au cauchemar.
Une vie conjugale étouffante
Infirmière militaire, Laure avait trouvé refuge dans les sentiers de randonnée serpentant autour d’Urrugne. Un échappatoire salutaire face à l’atmosphère délétère régnant dans la maison familiale depuis l’annonce de son divorce en janvier. Son mari, Alexis J., professeur de physique-chimie, ne supportait pas cette séparation.
Selon les proches du couple, cet homme décrit comme un pervers narcissique faisait vivre un enfer à son épouse. Crises de jalousie, colères violentes, manipulations : le quotidien de Laure était devenu invivable. Seules les longues marches dans la nature lui permettait de souffler un peu.
Des enfants au cœur des conflits
Mère dévouée, la quadragénaire s’inquiétait surtout pour ses trois enfants, pris en tenaille dans ce divorce houleux. Elle s’efforçait de les préserver des éclats de violence de leur père. Un combat de tous les instants pour cette femme affaiblie psychologiquement par des années de vie sous emprise.
Alexis ne supportait pas l’idée que Laure refasse sa vie. Il était obsédé par elle, persuadé qu’elle le trompait. C’était de la paranoïa pure.
– Une amie du couple
La piste du féminicide
Depuis la disparition de Laure le soir de la Fête de la Musique, ses proches scrutent les alentours avec angoisse. Malgré les battues menées par les gendarmes, aucune trace de la mère de famille. Les soupçons se portent rapidement sur Alexis J., connu pour son attrait pour le survivalisme et la détention d’armes.
Mis en examen pour “meurtre par conjoint”, cet homme de 50 ans a été placé en détention provisoire. Des éléments accablants ont été découverts lors des perquisitions : caches d’armes, matériel de dissimulation, traces de sang. De quoi accréditer la thèse du féminicide pour les enquêteurs.
Le spectre des violences conjugales
L’affaire Laure Zacchello vient tristement rappeler l’ampleur du fléau des violences conjugales. En France, une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son conjoint ou ex-conjoint. Des drames qui surviennent souvent lors de séparations conflictuelles, quand le partenaire violent refuse cette décision.
- 30% des féminicides ont lieu dans les 6 mois suivant la séparation
- Dans 41% des cas, des violences préexistaient au sein du couple
- 65% des victimes avaient entamé des démarches pour se séparer
Le contrôle, l’emprise, l’impossibilité pour le conjoint violent d’accepter la perte de son emprise, sont caractéristiques des mécanismes à l’œuvre dans les violences conjugales. Des signaux trop souvent sous-estimés, qui peuvent conduire au pire.
Aujourd’hui, une famille et des amis attendent des réponses. Ils espèrent retrouver le corps de Laure pour enfin faire leur deuil. Et surtout, que justice soit faite. Pour que plus jamais d’autres Laure ne périssent, victimes de la folie criminelle de ceux qui avaient juré de les aimer.