En Syrie, l’espoir d’une stabilisation se profile à l’horizon. Selon une source bien informée s’exprimant sous couvert d’anonymat, le nouveau dirigeant syrien Ahmad al-Chareh a tenu lundi à Damas des discussions « positives » avec une délégation des Forces démocratiques syriennes (FDS), coalition dominée par les combattants kurdes. Une première rencontre qui laisse entrevoir des perspectives encourageantes pour l’avenir du pays.
Vers un dialogue constructif entre Damas et les Kurdes
Cette réunion entre de hauts responsables des FDS et celui qui se fait appeler « Abou Mohammad al-Jolani », à la tête du groupe islamiste Hayat Tahrir al-Cham (HTS), marque un tournant. Rappelons que Chareh a pris le pouvoir à Damas le 8 décembre dernier, à la tête d’une coalition de groupes rebelles armés, poussant à la fuite le président Bachar al-Assad et mettant fin à plus d’un demi-siècle de règne sans partage de la famille Assad sur la Syrie.
Selon notre source, cette rencontre était une « réunion préliminaire pour jeter les bases d’un futur dialogue ». Les deux parties ont convenu de « poursuivre ces rencontres pour parvenir à des ententes ». Un premier pas jugé « positif » qui devrait permettre « d’intensifier le dialogue à l’avenir ». De quoi espérer une désescalade dans un pays meurtri par des années de conflit.
Le rôle clé des Forces démocratiques syriennes
Les FDS ne sont pas un acteur anodin dans le paysage syrien. Partenaires clés des Occidentaux dans la lutte contre le groupe État islamique, elles contrôlent de vastes territoires dans le nord-est de la Syrie où elles ont instauré une « administration autonome ». Territoires stratégiques qui englobent de précieuses ressources :
- De vastes zones agricoles
- La plupart des puits pétroliers du pays, cruciaux pour l’économie syrienne
Ahmad al-Chareh semble en avoir conscience. Il a affirmé dimanche soir sur la chaîne Al-Arabiya que les FDS devraient être intégrées à la future armée syrienne :
Les armes doivent être uniquement aux mains de l’État. Quiconque était armé et a les capacités de rejoindre le ministère de la Défense sera le bienvenu.
Ahmad al-Chareh, dirigeant de la Syrie
C’est sur « ces conditions et ces critères » que devraient se dérouler les « négociations » avec les FDS selon lui, « dans l’espoir de trouver une solution appropriée ».
Quel avenir pour la Syrie ?
Après plus d’une décennie de guerre dévastatrice, un fragile espoir se dessine avec ces premières discussions entre le nouveau pouvoir de Damas et les forces kurdes. Beaucoup d’obstacles restent cependant à surmonter pour parvenir à une paix durable :
- Trouver un compromis sur le statut des régions sous contrôle kurde
- Définir le rôle et la place des FDS dans le futur appareil sécuritaire syrien
- Obtenir le soutien de la communauté internationale et des parrains étrangers des différents acteurs
Ces premiers pourparlers laissent néanmoins entrevoir une lueur d’espoir pour les Syriens. Après tant d’années de déchirements et de souffrances, le chemin sera long. Mais chaque pas vers le dialogue est une victoire pour ceux qui aspirent à retrouver enfin la paix. La communauté internationale retiendra son souffle, espérant que ces timides avancées se concrétisent et ouvrent un nouveau chapitre pour la Syrie et son peuple meurtri.