À quelques heures du très attendu discours de politique générale de François Bayrou, les négociations s’intensifient en coulisses pour tenter de trouver un compromis sur l’épineuse question de la réforme des retraites. Selon Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste, un « accord » serait même « possible » concernant la suspension de cette réforme qui cristallise les tensions.
Le « money time » des tractations
Invité sur BFMTV ce matin, Olivier Faure s’est montré plutôt optimiste quant à l’issue des discussions entre le gouvernement et les différentes formations politiques. « Nous sommes peut-être à quelques heures d’un accord possible » sur la suspension de la réforme des retraites, a-t-il déclaré, évoquant un « money time » où « tout se joue ».
Les socialistes, qui pourraient faire basculer le vote, ont en effet posé comme condition sine qua non à leur soutien ou leur abstention le gel de cette réforme controversée. Une demande jugée difficilement acceptable par certains membres de la majorité mais sur laquelle François Bayrou semble prêt à lâcher du lest pour éviter une motion de censure.
Un discours sous haute tension
C’est donc sous une pression maximale que le premier ministre s’apprête à prendre la parole cet après-midi devant l’Assemblée nationale. Au-delà de la réforme des retraites, de nombreux autres sujets sensibles seront abordés comme le budget de l’État, l’inflation ou encore le pouvoir d’achat.
Alors que Les Républicains semblent camper sur leurs positions, c’est bien du côté de la gauche non-Insoumise que François Bayrou espère trouver les soutiens nécessaires. Les écologistes et les communistes, qui ont également rencontré des membres du gouvernement ces dernières heures, se montrent pour l’instant sceptiques.
Ils donnent l’impression de se démener, mais à la fin c’est maigre.
Marine Tondelier, patronne des écologistes
Une censure qui plane toujours
Malgré les efforts déployés, le spectre d’une motion de censure n’est pas écarté, loin de là. Les Insoumis ont d’ores et déjà annoncé qu’ils en déposeraient une dans la foulée du discours. Si elle a peu de chances d’être adoptée sans le soutien du RN, elle fragiliserait encore un peu plus le gouvernement.
L’enjeu est donc de taille pour François Bayrou qui joue là une partie de son avenir à Matignon. En cas d’échec des négociations, c’est toute la survie de l’exécutif qui pourrait être remise en cause, quelques mois seulement après la nomination de ce gouvernement censé incarner une « nouvelle méthode ».
Les points à retenir
- Des négociations intenses ont lieu en coulisses à quelques heures du discours de politique générale
- Olivier Faure évoque un « accord possible » sur la suspension de la réforme des retraites
- François Bayrou mise sur le soutien du PS et de la gauche non-Insoumise pour éviter une censure
- Le dépôt d’une motion de censure par LFI semble acté mais aurait peu de chances de passer
- Au-delà des retraites, le budget et le pouvoir d’achat seront des sujets cruciaux du discours
Suspense, tensions, retournements de situation… Tous les ingrédients semblent réunis pour faire de ce discours de politique générale un moment politique aussi crucial qu’incertain. Réponse dans quelques heures, sous les ors de l’Assemblée nationale.