En cette période de tensions accrues au Moyen-Orient, la diplomatie américaine tente un pari audacieux. Selon des sources proches du dossier, une délégation de haut niveau, menée par deux émissaires clés de l’administration Biden, s’apprête à se rendre en Israël. L’objectif affiché : obtenir des avancées significatives en vue de mettre un terme aux conflits qui déchirent la bande de Gaza et le Liban depuis de longs mois.
Des enjeux cruciaux pour la stabilité régionale
Plus d’un an après le début de la guerre à Gaza, déclenchée par une attaque du Hamas contre Israël en octobre 2023, la situation humanitaire est devenue catastrophique. Malgré les efforts de médiation déployés par les États-Unis, l’Égypte et le Qatar, aucun accord de cessez-le-feu durable n’a pu être arraché entre les belligérants.
Au Liban, c’est une autre guerre qui fait rage depuis septembre dernier, opposant cette fois Israël au Hezbollah. Les bombardements israéliens se sont intensifiés ces derniers jours, visant les fiefs du mouvement chiite à travers le pays. Une escalade meurtrière qui menace de plonger la région dans le chaos.
Washington presse Israël d’épargner les civils
Face à cette situation explosive, les États-Unis tentent de jouer les médiateurs. S’ils n’ont pas officiellement appelé Israël à un cessez-le-feu immédiat au Liban, ils insistent néanmoins pour qu’une “solution diplomatique” soit trouvée afin de permettre “aux civils, tant au Liban qu’en Israël, de rentrer chez eux”.
Mais la Maison Blanche ne cache pas sa frustration devant l’absence de réponse d’Israël à ses préoccupations concernant les “dégâts considérables” infligés au Liban. “Nous avons clairement indiqué que la campagne qu’ils mènent au Liban ne doit pas, ne peut pas ressembler à celle qu’ils ont menée à Gaza”, a martelé un porte-parole du département d’État.
Le lourd tribut payé par les populations civiles
Car c’est bien la population civile qui paie le plus lourd tribut de ces guerres sans fin. À Gaza, une frappe israélienne particulièrement meurtrière a tué près d’une centaine de personnes mardi à Beit Lahia, dont de nombreuses femmes et enfants, suscitant l’émoi de la communauté internationale.
“Ils ne font pas assez pour nous donner les réponses que nous avons demandées”, s’est agacé un responsable américain à propos d’Israël, exigeant des explications sur ce drame.
Une mission diplomatique à haut risque
C’est dans ce contexte explosif qu’Amos Hochstein, l’émissaire du président Biden pour le Liban, et Brett McGurk, en charge du Moyen-Orient à la Maison Blanche, s’apprêtent donc à se rendre en Israël. Leur mission s’annonce pour le moins délicate.
Il s’agira en effet de convaincre l’État hébreu, qui bénéficie du soutien diplomatique et militaire indéfectible des États-Unis, de mettre un terme à des opérations meurtrières, sans pour autant donner l’impression de céder face aux groupes considérés comme “terroristes” que sont le Hamas et le Hezbollah. Un véritable numéro d’équilibriste pour la diplomatie américaine.
Vers un rétablissement durable de la paix ?
Au-delà de l’urgence humanitaire, c’est bien la stabilité de toute la région qui est en jeu. Car sans un retour au calme durable à Gaza comme au Liban, c’est la poudrière moyen-orientale qui menace à tout moment de s’embraser de nouveau.
Les discussions qui s’ouvrent s’annoncent donc cruciales à plus d’un titre. Mais avec des positions aussi tranchées de part et d’autre, et des rancœurs accumulées au fil des conflits, parvenir à des accords satisfaisants pour tous tiendra de la gageure. La partie d’échecs diplomatique qui s’engage sera à n’en pas douter longue et semée d’embûches.
Une chose est sûre cependant : sans une volonté politique forte de la part de tous les acteurs, et en premier lieu d’Israël et des États-Unis, les armes continueront de parler. Avec leur cortège de drames humains et de déstabilisation régionale. Il est plus que temps d’inverser la tendance et de redonner une chance à la paix. L’avenir du Moyen-Orient en dépend.
