En tant que personne vivant avec le diabète de type LADA, je suis consciente de l’impact considérable de l’alimentation sur la gestion de ma glycémie. Alors, quand j’ai décidé d’adopter un régime végétal pendant deux semaines, j’étais à la fois intriguée et un peu nerveuse. Allais-je réussir à stabiliser mon taux de sucre dans le sang en éliminant les produits d’origine animale, y compris mes aliments riches en protéines et faibles en glucides sur lesquels je comptais tant ?
Une courbe d’apprentissage à apprivoiser
Comprendre les glucides et la glycémie
L’une de mes premières prises de conscience fut de constater à quel point un régime végétal pouvait être riche en glucides. Les légumineuses, les céréales complètes et les légumes non féculents sont d’excellentes sources de protéines végétales et de fibres. Selon l’American Diabetes Association, les aliments riches en fibres, comme les céréales complètes et les légumes, aident à réguler la glycémie en ralentissant l’absorption des glucides. Cependant, ces aliments contiennent aussi des glucides qui peuvent affecter les niveaux de sucre dans le sang.
Après quelques essais et erreurs, j’ai appris à associer les aliments plus riches en glucides avec des fibres, des graisses saines et des protéines pour ralentir la digestion et stabiliser ma glycémie. Par exemple, si je préparais des pâtes complètes avec une sauce tomate pour le dîner, j’ajoutais une garniture de brocolis vapeur à l’ail et aux poivrons rouges pour équilibrer le tout.
Trouver des sources de protéines adaptées
Obtenir suffisamment de protéines fut un autre défi. Un apport équilibré en protéines était essentiel pour me sentir rassasiée et maintenir mon niveau d’énergie. J’ai donc beaucoup compté sur le tofu et les légumineuses. Mais j’ai aussi expérimenté les poudres de protéines végétales. La variété m’a en prime fait découvrir de nouvelles recettes et saveurs que je n’avais pas explorées auparavant. Les tacos aux pleurotes, oignons marinés et piments habanero sont par exemple devenus un nouveau favori familial.
Les bénéfices constatés
L’un des résultats les plus gratifiants de mon passage au végétal fut de constater une meilleure stabilité de ma glycémie. En privilégiant des aliments complets riches en fibres, j’ai pu prévenir les pics importants de glycémie après les repas, même lorsque ceux-ci étaient plus riches en glucides. Ce qui a du sens, d’autant plus que des études ont montré que les régimes végétaux peuvent améliorer le contrôle glycémique global. Pour certaines personnes, une alimentation végétale saine pourrait même réduire le risque de développer un diabète en premier lieu.
À la fin des deux semaines, j’ai également remarqué un regain d’énergie significatif. Je dormais mieux et me sentais plus reposée au réveil. Ce n’était pas seulement une énergie physique, je me sentais aussi plus alerte mentalement, probablement grâce à la variété d’aliments complets et de nutriments dans mon alimentation, ainsi qu’à une réduction des pics et chutes brutales de ma glycémie.
De plus, je grignotais moins avant d’aller me coucher. Mais je ne suis pas la seule. Une petite étude a révélé que lorsque les gens suivaient un régime végétal peu transformé et pauvre en graisses, ils consommaient moins de calories que ceux qui suivaient un régime faible en glucides à base de produits animaux.
Autre agréable surprise : l’impact sur ma digestion. Une alimentation riche en fibres, caractéristique d’un régime végétal, a favorisé un transit régulier et réduit les ballonnements. Des recherches ont montré que lorsque les personnes diabétiques consomment un régime riche en fibres, le nombre de certaines bonnes bactéries intestinales augmente, tandis que celui des mauvaises diminue. En plus de promouvoir une meilleure santé intestinale, ce changement pourrait aussi indirectement bénéficier à la régulation de la glycémie.
Surmonter certains défis
Malgré ces bénéfices, manger végétal en société s’est avéré compliqué. De nombreux restaurants n’avaient pas d’options végétales adaptées au diabète, et expliquer mes besoins alimentaires était fastidieux. Préparer des en-cas à l’avance et étudier les menus des restaurants m’a aidé à rester sur la bonne voie. Mes amis ont aussi eu la gentillesse de s’adapter quand je le leur demandais.
L’alimentation végétale a aussi nécessité plus de planification et de préparation que ce à quoi j’étais habituée. Cuire des légumineuses, expérimenter de nouvelles recettes et m’assurer d’avoir des repas équilibrés a demandé des efforts supplémentaires. Pour gagner du temps, j’ai commencé à cuisiner en grande quantité des aliments de base comme des légumes rôtis, du quinoa et des pois chiches. J’ai aussi opté pour des conserves de haricots et certains aliments d’épicerie, ce qui a accéléré la préparation des repas.
Faut-il se lancer ?
Passer à une alimentation végétale en tant que personne diabétique fut une expérience révélatrice. Bien qu’elle comporte des défis comme des repas riches en glucides et un temps de préparation supplémentaire, les bénéfices – plus d’énergie, une meilleure digestion, plus de variété dans mon alimentation et une glycémie globalement plus basse – en valaient la peine.
Si vous envisagez de passer au végétal, commencez doucement et concentrez-vous sur des repas équilibrés qui associent les glucides aux fibres, protéines et graisses saines. Et n’oubliez pas qu’il est toujours judicieux de consulter un diététicien ou votre médecin avant d’apporter des changements importants à votre alimentation.
Adopterais-je une alimentation 100% végétale à temps plein ? Probablement pas, mais j’intégrerai certainement davantage de repas végétaux à ma routine. Cette expérience a prouvé que même de petits changements dans notre alimentation peuvent faire une grande différence dans notre bien-être !
