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Deux supporters de Lorient restent en prison : le vandalisme dans le foot

Deux supporters ultras du FC Lorient, dont un leader, maintenus en détention pour violences et vandalisme en marge de matchs de Ligue 2 cette saison. Un nouvel épisode qui illustre le fléau persistant de la violence liée au football en France, malgré les efforts des autorités pour endiguer le phénomène. Retour sur ces incidents à répétition qui ternissent l'image du foot.

Le football, sport le plus populaire en France, est malheureusement trop souvent entaché par des incidents impliquant des supporters violents. Dernière illustration en date avec le placement en détention provisoire de deux ultras du FC Lorient, dont un leader, suspectés d’actes de vandalisme et de violence en marge de matchs de Ligue 2 cette saison.

Des supporters lorientais derrière les barreaux

Mercredi dernier, dans le cadre d’une enquête sur des incidents survenus lors de rencontres du FC Lorient, deux membres des “Merlus Ultras”, dont l’un de leurs meneurs âgé de 33 ans, ont été interpellés puis écroués jeudi soir. Les deux hommes devaient initialement être jugés ce vendredi en comparution immédiate mais ont demandé un délai pour préparer leur défense. Suivant les réquisitions du parquet, le tribunal a ordonné leur maintien en détention provisoire jusqu’à l’audience, fixée au 8 novembre prochain.

Selon le procureur de Lorient, Stéphane Kellenberger, ils sont impliqués dans une série d’actes de vandalisme perpétrés en août et en septembre, en marge de deux matchs à domicile des Merlus : contre Grenoble le 24 août et face à Ajaccio fin septembre. Des individus cagoulés et vêtus de sombre s’en étaient notamment pris à des camions régie de télévision de BeIN Sports, diffuseur de la Ligue 2, dégradant du matériel audiovisuel à coups de peinture et de fumigènes, pour protester contre les horaires des matchs en soirée.

À Lorient, un autre ultra avait déjà écopé cet été de six mois ferme pour avoir tenté, avec une quarantaine d’autres personnes cagoulées, d’envahir la pelouse lors de la venue de Grenoble. Signe d’un climat de tension récurrent autour des tribunes.

Le fléau persistant des violences liées au foot

Ces nouveaux débordements rappellent que le hooliganisme et la violence demeurent des plaies du football hexagonal, y compris en Ligue 2. Malgré les dispositifs de sécurité, les interdictions de stade et les sanctions disciplinaires, certains supporters ultras continuent de semer le trouble, n’hésitant pas à commettre des dégradations ou à s’affronter entre groupes rivaux.

Depuis de nombreuses années, dirigeants, pouvoirs publics et instances du foot français tentent d’enrayer cette spirale. En vain. Chaque saison apporte son lot d’incidents en tribunes ou aux abords des stades, du vandalisme aux rixes entre supporters adverses, en passant par l’usage d’engins pyrotechniques prohibés ou les envahissements de pelouse.

Les mesures coercitives ne suffisent pas à elles-seules à venir à bout des comportements violents et antisociaux d’une minorité d’ultras qui nuit à l’image du football et gâche la fête pour tous.

– Un constat partagé par beaucoup d’observateurs

Au-delà de la prévention et de la répression, un important travail d’éducation et de responsabilisation doit être mené auprès de certains groupes de supporters. Afin qu’ils comprennent que leur passion pour un club ne doit pas se traduire par la haine de l’adversaire et la destruction.

Car en définitive, ce sont bien tous les amoureux du ballon rond qui pâtissent de ces débordements à répétition. Entre crainte d’assister aux matchs en famille, risque de sanctions pour les clubs, surcoûts en sécurité et matches à huis clos… Sans parler du triste spectacle offert, bien loin des valeurs de respect et de fraternité que le sport est censé véhiculer.

Vers des sanctions plus lourdes et une responsabilisation des clubs ?

Beaucoup appellent désormais à un durcissement des sanctions, tant envers les fauteurs de troubles que les clubs. Certains évoquent la nécessité pour les équipes de “mieux contrôler leurs supporters”, via un encadrement plus strict des ultras.

Parallèlement, une réflexion est en cours pour responsabiliser financièrement les clubs en cas de dégâts causés par leurs fans dans les stades. Une façon de les inciter à s’impliquer davantage dans la prévention des violences et du vandalisme.

Seule une action coordonnée et sur le long terme, impliquant clubs, supporters, autorités et acteurs locaux permettra d’éradiquer durablement ces fléaux.

– Une évidence pour la Ligue de Football Professionnel

En attendant, les incidents impliquant des ultras continuent d’émailler régulièrement l’actualité du foot français, des grands clubs de Ligue 1 aux échelons inférieurs. Avec en toile de fond l’impuissance des autorités à contenir un phénomène profondément enraciné dans la culture supporter hexagonale. Les récents événements à Lorient en sont le triste rappel.

Reste à espérer que le procès des deux “Merlus Ultras” en novembre prochain, et les condamnations qui devraient en découler, servent d’électrochoc. Et marquent un premier pas vers une prise de conscience salutaire au sein du mouvement ultra. Pour que la passion du foot ne rime plus avec violence, et que le jeu retrouve ses lettres de noblesse. Les vrais supporters méritent mieux que l’image détestable renvoyée par une poignée de délinquants des stades.

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