Le Liban est une nouvelle fois endeuillé par les frappes aériennes israéliennes. Dimanche soir, un bombardement en plein cœur de Beyrouth a coûté la vie à deux personnes et fait treize blessés, selon un bilan du ministère libanais de la Santé. Cette attaque meurtrière, qui a visé le quartier commerçant de Mar Elias, intervient dans un contexte de tensions accrues entre Israël et le mouvement chiite Hezbollah.
D’après des sources sécuritaires, la frappe a touché un magasin d’appareils électroniques, déclenchant un violent incendie. Les pompiers ont lutté contre les flammes qui ravageaient les deux étages de la boutique, pendant que les sirènes des ambulances retentissaient dans les rues avoisinantes. Une odeur âcre flottait dans l’air, témoignant de la violence de l’attaque.
Un quartier pris pour cible
Le quartier de Mar Elias, habituellement animé, a été plongé dans le chaos. De nombreux habitants du sud du Liban, fuyant les bombardements israéliens, avaient trouvé refuge dans cette zone ces dernières semaines. Mais même le cœur de la capitale libanaise n’est plus épargné par les frappes.
Un député du groupe islamiste Jamaa islamiya, allié du Hezbollah, a cependant démenti que l’un de leurs centres ait été visé ou touché lors de ce raid. Les cibles exactes de l’aviation israélienne restent donc incertaines, mais les victimes, elles, sont bien réelles.
L’escalade se poursuit
Cette frappe intervient quelques heures seulement après un premier bombardement israélien sur Beyrouth, qui avait coûté la vie à Mohammad Afif, responsable média du Hezbollah. Le mouvement chiite pro-iranien est en effet engagé dans un bras de fer avec l’État hébreu depuis plusieurs semaines.
Les raids aériens se multiplient, touchant aussi bien les bastions du Hezbollah dans le sud du Liban que la capitale. Israël affirme vouloir affaiblir les capacités militaires du mouvement, qu’il considère comme une organisation terroriste. Mais ce sont souvent les civils libanais qui paient le prix fort de cette escalade.
La communauté internationale impuissante
Face à cette nouvelle flambée de violence, la communauté internationale semble une fois de plus impuissante. Les appels à la retenue et au dialogue se heurtent à la détermination des deux camps à en découdre. Le Liban, déjà fragilisé par une crise économique et politique sans précédent, se retrouve pris en étau dans ce conflit qui le dépasse.
“Nous sommes tous des cibles potentielles. Combien de temps encore allons-nous subir les conséquences de cette guerre qui n’est pas la nôtre ?”
– témoigne un habitant de Beyrouth sous couvert d’anonymat.
Les dommages matériels sont considérables, mais ce sont surtout les traumatismes psychologiques qui risquent de laisser des traces durables au sein de la population. Chaque nouvelle frappe ravive le spectre de la guerre de 2006 entre Israël et le Hezbollah, qui avait déjà fait plus d’un millier de victimes, en grande majorité des civils libanais.
Jusqu’où ira l’engrenage de la violence ?
Nombreux sont ceux qui redoutent un embrasement généralisé de la région. Le Hezbollah dispose en effet de milliers de roquettes pointées vers Israël et menace de riposter massivement aux attaques. De son côté, l’État hébreu semble déterminé à poursuivre ses opérations, quitte à frapper au cœur des villes libanaises.
Dans ce contexte explosif, les efforts diplomatiques peinent à se faire entendre. La France, les États-Unis et l’ONU ont bien tenté une médiation, mais sans succès jusqu’à présent. Chaque jour qui passe voit les positions se durcir et les chances d’un apaisement s’éloigner un peu plus.
Le Liban se retrouve ainsi une nouvelle fois pris dans l’étau d’un conflit qui menace de le déstabiliser durablement. Les civils, premières victimes de cette escalade, en appellent à la communauté internationale pour qu’elle pèse de tout son poids en faveur d’un cessez-le-feu. Mais dans l’immédiat, c’est la peur qui domine, alors que les avions israéliens continuent de sillonner le ciel libanais, porteurs de leur funeste chargement.