C’est un fait divers d’une rare violence qui secoue actuellement le monde éducatif. Le 11 juin dernier, un professeur du lycée Grandmont à Tours a été sauvagement agressé par un élève cagoulé, armé d’un extincteur. Cet acte d’une brutalité inouïe a suscité un vif émoi et une grande colère parmi les enseignants de l’établissement, qui se sont mis en grève dès le lendemain par solidarité envers leur collègue victime.
Le déroulé glaçant de l’agression
Selon les premiers éléments de l’enquête, l’agression s’est produite en pleine journée, dans l’enceinte du lycée. Un individu cagoulé, qui s’est avéré être un élève de l’établissement, s’en est pris violemment à un professeur, en utilisant un extincteur comme arme par destination. Les circonstances exactes de l’attaque restent à éclaircir, mais sa sauvagerie ne fait aucun doute.
Les images de vidéosurveillance attestent du déchaînement de violence dont a été victime ce professeur, qui a eu beaucoup de chance de s’en sortir sans blessures graves.
– Un enquêteur proche du dossier
Très choqué, l’enseignant agressé a déposé plainte et s’est vu prescrire plusieurs jours d’ITT. Cet acte inqualifiable a immédiatement déclenché une très vive réaction au sein du lycée Grandmont.
La grève des enseignants en soutien à leur collègue
Sous le choc, les professeurs de l’établissement ont massivement cessé le travail dès le lendemain de l’agression, pour manifester leur solidarité envers la victime mais aussi leur ras-le-bol face aux violences en milieu scolaire. Près de 50 enseignants se sont mis en grève, une mobilisation inédite qui témoigne de la gravité de la situation.
On ne peut plus exercer notre métier sereinement quand on en arrive à se faire agresser dans sa classe par des élèves violents. Il faut des sanctions exemplaires !
– Un professeur gréviste du lycée Grandmont
Le mouvement de grève a perturbé le fonctionnement du lycée pendant plusieurs jours, mais la plupart des parents d’élèves se sont montrés compréhensifs, percevant bien le climat délétère que de tels actes font régner dans les établissements.
Deux suspects lycéens déférés devant la justice
L’enquête diligentée par le parquet a permis d’identifier rapidement les responsables présumés de cette agression. Sept lycéens au total ont été interpellés et interrogés :
- Deux d’entre eux, les plus impliqués, ont été déférés devant un juge pour enfants sous la qualification de “violences en réunion”. Ils risquent de lourdes sanctions pénales.
- Trois autres devront répondre d'”enregistrement et diffusion d’images violentes”, pour avoir filmé l’agression.
- Les deux derniers seront convoqués prochainement pour une mesure de réparation pénale.
La procureure de Tours a indiqué que tous auraient à répondre de leurs actes et encourraient des sanctions adaptées à leur degré de responsabilité.
L’Éducation nationale face au fléau des violences scolaires
Cette affaire dramatique met une nouvelle fois en lumière le problème récurrent des agressions en milieu scolaire, qui se multiplient ces dernières années. Enseignants mais aussi élèves en sont trop souvent les victimes, dans une relative indifférence des pouvoirs publics.
Les chiffres des violences recensées dans les établissements sont en constante augmentation :
Année scolaire | Faits de violence recensés | Variation N-1 |
2021-2022 | 12 500 | +14% |
2020-2021 | 10 800 | +8% |
2019-2020 | 10 000 | +11% |
Face à cette situation alarmante, les syndicats enseignants réclament des mesures fortes et urgentes pour enrayer cette spirale de la violence :
- Renforcement des équipes de vie scolaire et de médiation dans les établissements.
- Formations des personnels à la gestion des élèves violents.
- Sanctions plus systématiques et plus lourdes contre les agresseurs.
- Soutien psychologique et juridique pour les victimes.
Il y a urgence à agir pour restaurer la sécurité et la sérénité dans nos écoles. Les actes de violence doivent être fermement condamnés et sanctionnés. C’est à ce prix que l’institution scolaire pourra retrouver sa vocation première : celle d’instruire et d’éduquer les citoyens de demain dans un climat apaisé, propice aux apprentissages.