Une enquête d’envergure internationale vient de connaître un tournant majeur avec l’arrestation de deux ressortissants iraniens, l’un aux États-Unis et l’autre en Italie. Selon les autorités américaines, ils seraient impliqués dans la fourniture de matériel ayant servi à perpétrer une attaque meurtrière au drone contre une base militaire en Jordanie, faisant trois morts parmi les soldats américains stationnés sur place.
L’attaque, qui s’était produite le 28 janvier dernier, avait visé la « Tour 22 », une importante base logistique située à la frontière jordano-syrienne. En plus des pertes humaines, des dizaines de militaires avaient été blessés dans ce qui apparaît comme un acte prémédité d’une extrême violence. Les États-Unis avaient rapidement pointé du doigt des groupes pro-iraniens opérant dans la région, menant en représailles plusieurs frappes ciblées.
Un dirigeant iranien dans le viseur
Parmi les deux individus interpellés figure Mohammad Abedininajafabadi, également connu sous le nom raccourci d’Abedini, un dirigeant haut placé d’une entreprise iranienne. Celle-ci est soupçonnée de fournir des systèmes de navigation aux Gardiens de la Révolution, le bras armé du régime des mollahs. Arrêté sur le sol italien, les États-Unis ont d’ores et déjà enclenché une procédure d’extradition à son encontre.
La piste américaine
Le second suspect, Mahdi Sadeghi, est quant à lui un ressortissant iranien naturalisé américain. Employé dans une société de semi-conducteurs basée dans le Massachusetts, il a été appréhendé à son domicile. Les deux hommes sont poursuivis pour avoir enfreint les lois américaines sur les exportations de matériel sensible, en mettant en place une société-écran basée en Suisse.
L’expertise du FBI
C’est grâce au travail minutieux des experts en explosifs du FBI que le lien a pu être établi entre l’attaque et l’entreprise dirigée par Abedini. En analysant les débris du drone, ils sont parvenus à remonter jusqu’au système de navigation fourni par la société iranienne. Ces éléments accablants ont permis au procureur fédéral Joshua Levy d’inculper le dirigeant pour « soutien à une organisation terroriste ayant entraîné la mort ».
Une inquiétante escalade
Cette attaque n’est pas un cas isolé mais s’inscrit dans un contexte de tensions exacerbées dans la région. Les groupes pro-iraniens, souvent adossés aux redoutables Gardiens de la Révolution, multiplient les actions hostiles visant les intérêts américains et ceux de leurs alliés. En fournissant des technologies de pointe à ces entités considérées comme terroristes par Washington, l’Iran joue un jeu dangereux qui pourrait dégénérer à tout moment.
Un message fort de la justice américaine
Avec ces arrestations, les autorités américaines envoient un message clair : toute attaque contre leurs forces armées, où qu’elle se produise, fera l’objet d’une réponse implacable. En s’attaquant aux responsables, même indirects, de ces actes terroristes, Washington espère couper les vivres à ces groupes et dissuader l’Iran de poursuivre son jeu trouble dans la région.
« Nous ne laisserons jamais les attaques contre nos militaires impunies, a martelé le procureur Levy lors de sa conférence de presse. Ceux qui s’en prennent à nos soldats, de quelque manière que ce soit, devront en répondre devant la justice. »
Reste à savoir si ces mises en garde suffiront à infléchir la stratégie du régime iranien, qui semble pour l’heure déterminé à poursuivre son bras de fer avec « le Grand Satan » américain. Une chose est sûre : l’enquête est loin d’être terminée et d’autres arrestations pourraient suivre dans les prochains jours, resserrant encore davantage l’étau autour de Téhéran et de ses dangereux relais.