La Corée du Sud est sous le choc après le crash d’un Boeing 737-800 de la compagnie low-cost Jeju Air dimanche matin à l’aéroport de Muan, le pire accident aérien de l’histoire du pays. Sur les 181 personnes à bord, seuls deux membres d’équipage ont survécu. Le pays observe un deuil national de sept jours alors que l’enquête se poursuit pour déterminer les causes de cette tragédie.
Des drapeaux en berne et des cérémonies commémoratives
Face à l’ampleur du drame, la Corée du Sud a décrété un deuil national d’une semaine. Les drapeaux ont été mis en berne dans tout le pays alors que le président intérimaire Choi Sang-mok se rendait sur les lieux de la catastrophe pour une cérémonie commémorative. D’autres cérémonies sont prévues dans différentes villes pour honorer la mémoire des victimes.
D’après une source proche du dossier, les autorités envisagent de lancer des « inspections spéciales » des 101 Boeing 737-800 opérant dans le pays. Cette mesure fait suite à un deuxième incident qui s’est produit lundi matin, impliquant le même modèle d’avion de la compagnie Jeju Air. Bien qu’aucun lien n’ait été établi entre les deux événements pour le moment, les enquêteurs souhaitent écarter tout risque pour les autres appareils de la flotte.
La collision avec des oiseaux, une hypothèse plausible
Selon les premiers éléments de l’enquête, l’hypothèse privilégiée pour expliquer le crash serait une collision avec des oiseaux au moment de l’atterrissage. Cette situation cauchemardesque pour les pilotes peut rapidement entraîner une perte de puissance, voire l’arrêt complet des moteurs. Les boîtes noires de l’appareil, retrouvées dès dimanche, devraient permettre d’en savoir plus sur les circonstances exactes de l’accident.
Des voix s’élèvent cependant pour critiquer l’architecture de l’aéroport de Muan. Un expert en aéronautique a ainsi déclaré à une agence de presse que la présence d’un « obstacle solide en bout de piste » ne respectait pas « les standards de sécurité internationaux ». C’est cette structure qui aurait provoqué l’embrasement de l’appareil après son crash, lui laissant peu de chances de s’immobiliser sans dommages.
Un secteur aérien sud-coréen sous surveillance
Si le secteur aérien sud-coréen est considéré comme globalement fiable par les experts, ce drame vient rappeler que les catastrophes aériennes peuvent frapper n’importe où. En 2002, le crash d’un Boeing 767 d’Air China près de l’aéroport de Busan-Gimhae avait fait 129 victimes, le pire bilan enregistré jusque-là en Corée du Sud.
Pour Jeju Air, qui a présenté ses « sincères excuses », il s’agit du premier accident mortel depuis sa création. Selon une source interne, la compagnie serait « dévastée » et collaborerait pleinement avec les enquêteurs pour comprendre ce qui s’est passé. Nul doute que cet événement tragique marquera durablement les esprits et poussera l’ensemble du secteur à renforcer encore ses procédures de sécurité pour éviter qu’un tel drame ne se reproduise.
Alors que la Corée du Sud tente de surmonter ce traumatisme national, les regards sont tournés vers les familles des victimes. Dans ce moment de deuil et de recueillement, tout un pays se tient à leurs côtés, uni dans la douleur et la compassion. Les prochains jours seront décisifs pour comprendre les causes de cette catastrophe et en tirer toutes les leçons, afin d’honorer la mémoire de ceux qui ont péri et d’œuvrer pour que de tels drames ne se reproduisent plus.
