Mercredi, des dizaines de personnes se sont rassemblées à Paris pour attirer l’attention sur la situation critique de Cécile Kohler et Jacques Paris, un couple de Français détenus en Iran depuis maintenant 900 jours. Les manifestants ont appelé à une mobilisation pour obtenir leur libération, dénonçant les conditions de détention “inhumaines” et l’état de santé “alarmant” des deux ressortissants.
900 jours d’un calvaire sans fin
Les parents de Cécile Kohler, Mireille et Pascal, ont pris la parole avec émotion devant l’Hôtel de ville de Paris où avait lieu le rassemblement. “Aujourd’hui, cela fait 900 jours que notre fille Cécile Kohler est otage en Iran. 900 jours de souffrance, de privation et d’attente insoutenable”, ont-ils déclaré, la voix brisée. Malgré leur combat acharné pour la libération du couple, ils déplorent de ne voir “toujours aucune lumière au bout du tunnel”.
Cécile Kohler, professeure de lettres, et son compagnon Jacques Paris ont été arrêtés en mai 2022 lors d’un voyage en Iran. Accusés d’espionnage, ils croupissent depuis dans la sinistre prison d’Evin à Téhéran, connus pour ses conditions de détention particulièrement dures. Leurs proches n’ont que de rares et brefs contacts téléphoniques avec eux, toujours sous étroite surveillance des autorités iraniennes.
Des conditions de détention inhumaines
D’après les informations recueillies par la famille, Cécile Kohler et Jacques Paris seraient détenus dans des cellules séparées, sans fenêtre, de la tristement célèbre section 209 de la prison d’Evin. “On sait qu’ils n’ont droit qu’à trois sorties par semaine, qu’ils ne voient quasiment jamais la lumière du jour, et qu’ils dorment à même le sol, sans matelas”, a confié Noémie Kohler, sœur de Cécile. Une situation “alarmante pour leur état de santé physique et psychologique” selon elle.
Les familles réclament le transfert immédiat des deux détenus français vers le quartier des prisonniers politiques “aux conditions moins inhumaines”. Elles dénoncent également le fait que les avocats du couple ne soient jamais autorisés à leur rendre visite. Une situation intenable et une violation manifeste de leurs droits fondamentaux.
L’Iran accusé de “diplomatie des otages”
Au-delà du cas de Cécile Kohler et Jacques Paris, cette affaire met en lumière les pratiques du régime iranien, régulièrement accusé de se livrer à une “diplomatie des otages”. Un troisième ressortissant français, dont l’identité n’a pas été révélée, serait également détenu arbitrairement en Iran.
La France ne doit pas céder à ces pressions tout à fait scandaleuses. Ces personnes n’ont commis aucun délit, elles se sont tout simplement trouvées là au mauvais moment.
Jean-Luc Romero-Michel, adjoint à la maire de Paris
Téhéran est soupçonné d’arrêter des occidentaux sans motif valable pour s’en servir comme monnaie d’échange lors de négociations d’État à État. Une pratique fermement condamnée par la communauté internationale mais qui perdure en l’absence de réponse ferme des pays concernés.
La France appelée à agir
Face à cette situation, les proches de Cécile Kohler et Jacques Paris ainsi que les soutiens présents lors du rassemblement ont interpellé les autorités françaises. Ils attendent des actes concrets pour faire pression sur l’Iran et obtenir la libération des otages.
Le 17 octobre dernier, le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot avait reçu les familles des trois détenus français. Il leur avait assuré de la “mobilisation des autorités françaises pour obtenir leur libération immédiate”. Des paroles qui doivent maintenant se traduire en actes, à commencer par une condamnation ferme des agissements iraniens sur la scène internationale.
Cette affaire tragique, symbole du calvaire enduré par tous les otages occidentaux détenus arbitrairement en Iran, ne pourra trouver d’issue positive qu’avec une réaction à la hauteur de la gravité de la situation. 900 jours de trop pour Cécile Kohler, Jacques Paris et leurs proches qui continuent inlassablement de se battre et d’espérer.