Perché sur les dunes côtières de la bande de Gaza, le Monastère de Saint-Hilarion témoin d’un riche passé chrétien de la région, vient d’être inscrit par l’Unesco sur la liste du patrimoine mondial en péril. Une décision qui souligne à la fois la valeur universelle exceptionnelle de ce site datant du IVe siècle et l’urgence de le protéger face aux menaces du conflit en cours.
Un joyau du christianisme primitif en terre sainte
Fondé par Saint Hilarion au IVe siècle, ce monastère est considéré comme l’une des premières communautés monastiques de terre sainte. Il illustre la prospérité des centres monastiques désertiques à l’époque byzantine et témoigne de la diffusion des pratiques monastiques dans la région.
Les vestiges du monastère de Saint-Hilarion/Tell Umm Amer représentent l’un des sites monastiques les plus anciens du Moyen-Orient.
– Unesco
Situé dans la municipalité de Nousseirat, cet ensemble monastique était un haut lieu de pèlerinage et d’étude pour les moines chrétiens. Il comprenait des églises, des bâtiments conventuels, des cellules, des citernes, ainsi qu’une imposante tour servant probablement de phare pour les bateaux.
Un patrimoine chrétien en terres musulmanes
Bien que la bande de Gaza soit aujourd’hui à majorité musulmane, les vestiges du monastère Saint-Hilarion rappellent la diversité religieuse qui a marqué l’histoire de la région. Ce site archéologique est un symbole du dialogue interculturel et de la coexistence pacifique des religions.
Une inscription d’urgence au patrimoine mondial
Face aux menaces que fait peser le conflit israélo-palestinien sur ce site fragile, l’Unesco a eu recours à une procédure d’urgence pour l’inscrire simultanément sur la liste du patrimoine mondial et sur celle du patrimoine en péril.
Cette décision vient reconnaître à la fois la valeur universelle exceptionnelle de ce site et le devoir de le protéger face aux dangers imminents.
– Unesco
C’est à la demande de la Palestine, qui considère cette inscription comme “le seul recours pour protéger le site contre une destruction dans le contexte actuel”, que l’Unesco a pris cette décision. Un acte fort pour tenter de préserver ce trésor archéologique des dommages liés aux hostilités.
Un avenir incertain pour le monastère Saint-Hilarion
Malgré cette reconnaissance internationale, l’avenir du monastère Saint-Hilarion reste incertain. La bande de Gaza, territoire palestinien sous blocus israélien, est régulièrement le théâtre d’affrontements armés qui mettent en péril la sécurité des habitants et la préservation du patrimoine.
En inscrivant ce site exceptionnel au patrimoine mondial en péril, l’Unesco espère mobiliser la communauté internationale pour garantir sa protection et sa transmission aux générations futures. Un défi de taille dans une région où la paix et la stabilité restent des objectifs lointains.
Le monastère Saint-Hilarion est bien plus qu’un simple vestige archéologique. C’est un témoin précieux de l’histoire religieuse et culturelle de la Palestine, un symbole de la fragilité du patrimoine dans les zones de conflit, et un appel à l’union des efforts pour sauvegarder notre héritage commun.
