Sur les chantiers israéliens, une nouvelle langue se fait entendre depuis quelques mois : le hindi. Face à l’interdiction faite aux dizaines de milliers d’ouvriers palestiniens de travailler en Israël depuis le début de la guerre à Gaza, les entreprises du bâtiment se sont tournées vers une main d’œuvre inattendue : les travailleurs indiens.
Une opportunité économique pour les Indiens
Venus par milliers, ces ouvriers indiens ont été séduits par les salaires élevés proposés, pouvant aller jusqu’à trois fois ceux pratiqués dans leur pays d’origine. Une aubaine pour nombre d’entre eux, à l’image de Raju Nishad, 35 ans :
J’économise pour l’avenir. Je prévois de faire des investissements judicieux et de réaliser quelque chose de significatif pour ma famille.
Si l’Inde connaît une croissance économique rapide, le pays peine encore à créer suffisamment d’emplois pour sa population. Travailler à l’étranger représente donc une opportunité pour beaucoup.
Un contexte sécuritaire tendu
Malgré un contexte sécuritaire difficile ponctué de sirènes d’alerte lors des raids aériens, les travailleurs indiens ne se découragent pas. Raju Nishad relativise :
Il n’y a pas de raison d’avoir peur ici. Une fois que la sirène s’arrête, nous reprenons simplement notre travail.
Une détermination qui a poussé les recruteurs à lancer de vastes campagnes en Inde pour attirer toujours plus de main d’œuvre. Samir Khosla, président d’une société de recrutement basée à Delhi, espère ainsi faire venir jusqu’à 10 000 travailleurs indiens en Israël.
Un secteur de la construction sous tension
Mais selon des chercheurs israéliens, le nombre de travailleurs indiens ne compense pas encore totalement celui des Palestiniens d’avant-guerre, qui étaient environ 80 000 dans le BTP. Le secteur tourne actuellement à 75% de ses capacités, ce qui pourrait entraîner des retards dans la livraison de nouveaux logements.
Israël a une population croissante qui augmente de 2% par an, et ce retard pourrait entraîner une pénurie à l’avenir.
Eyal Argov, chercheur à la banque centrale d’Israël
Si la venue des travailleurs indiens permet de soulager en partie les entreprises du bâtiment israéliennes, la question de la pénurie de main d’œuvre, et ses potentielles conséquences sur le marché immobilier, reste posée. Une problématique qui devrait perdurer tant que l’accès sera interdit aux ouvriers palestiniens, premières victimes de ce conflit sur le marché du travail.
Mais selon des chercheurs israéliens, le nombre de travailleurs indiens ne compense pas encore totalement celui des Palestiniens d’avant-guerre, qui étaient environ 80 000 dans le BTP. Le secteur tourne actuellement à 75% de ses capacités, ce qui pourrait entraîner des retards dans la livraison de nouveaux logements.
Israël a une population croissante qui augmente de 2% par an, et ce retard pourrait entraîner une pénurie à l’avenir.
Eyal Argov, chercheur à la banque centrale d’Israël
Si la venue des travailleurs indiens permet de soulager en partie les entreprises du bâtiment israéliennes, la question de la pénurie de main d’œuvre, et ses potentielles conséquences sur le marché immobilier, reste posée. Une problématique qui devrait perdurer tant que l’accès sera interdit aux ouvriers palestiniens, premières victimes de ce conflit sur le marché du travail.