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Des scaphandriers inspectent la Loire à la recherche d’explosifs

À Nantes, une équipe de scaphandriers-démineurs fouille le lit de la Loire près du pont Anne-de-Bretagne. Leur mission : s'assurer qu'aucune bombe datant de la Seconde Guerre mondiale ne repose au fond du fleuve avant le début des travaux d'agrandissement de l'ouvrage. Un reportage au cœur d'une profession méconnue et essentielle.

Par un matin de juillet, une troupe peu ordinaire s’active sur une barge amarrée dans la Loire, à Nantes. Ce ne sont pas de simples plongeurs, mais des scaphandriers spécialisés dans la dépollution pyrotechnique sous-marine. Leur mission du jour : sonder les profondeurs du fleuve au pied du pont Anne-de-Bretagne, à la recherche d’éventuels engins explosifs datant de la Seconde Guerre mondiale. Un travail de l’ombre, aussi dangereux que crucial.

D’anciens militaires devenus experts en déminage

L’équipe de Géomines, entreprise française leader dans le secteur, est composée en grande partie d’anciens militaires reconvertis. Comme Thierry, responsable des opérations du jour, quinquagénaire au regard vif et au verbe précis, passé par la Marine nationale. Ou encore Stéphane, plongeur-démineur chevronné aux épaules de nageur, qui s’apprête à s’immerger, lesté d’un équipement high-tech de près de 50 kilos.

Un chantier sous haute surveillance

Les investigations, dictées par le rythme des marées, font suite à un diagnostic magnétique mené un an plus tôt. Celui-ci a révélé plusieurs empreintes suspectes dans cette zone autrefois ciblée par les bombardements alliés, sur les anciens chantiers navals nantais. Des indices à vérifier de près, dans l’optique des futurs travaux d’agrandissement de l’ouvrage.

Cela peut être des tas de ferraille, ou alors effectivement des munitions non explosées.

– Thierry, responsable d’opération chez Géomines

Travailler à l’aveugle, au toucher

Une fois immergé par 6-7 mètres de fond, Stéphane progresse en spirale, son détecteur magnétique à la main. Dans l’obscurité et le froid, inutile de compter sur la vue. «On a une meilleure vision au toucher qu’en essayant d’y voir quelque chose», glisse Thierry. Les scaphandriers ont développé un véritable sixième sens pour distinguer à l’aveugle une bombe américaine d’une bombe anglaise.

Un métier physique et prenant

Trois quarts d’heure plus tard, Stéphane refait surface, épuisé sous le poids de son scaphandre. Un travail éreintant, qui mobilise ces professionnels aguerris presque toute l’année, par tous les temps. Loin des idées reçues sur le métier.

  • Environ 700 scaphandriers en activité en France
  • Une poignée de femmes seulement dans la profession
  • Des interventions sous la pluie, le vent, la neige

Pour cette fois, pas de bombe détectée dans le lit de la Loire. Mais les investigations se poursuivent. Une mission de longue haleine pour sécuriser ce site chargé d’histoire, avant le lancement d’un chantier d’envergure. Les scaphandriers-démineurs veillent dans l’ombre pour que les travaux puissent voir le jour en toute sérénité.

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