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Des Russes bannières neutres médaillés aux JO de Paris 2024

À Paris 2024, deux joueuses russes font l'histoire en remportant une médaille sous bannière neutre. Retour sur cette première olympique polémique, entre sanctions et compromis du CIO...

C’est une première historique et controversée qui s’est déroulée ce dimanche sur les courts de Roland-Garros lors des Jeux Olympiques de Paris 2024. Mirra Andreeva et Diana Shnaider, deux jeunes joueuses russes de 17 et 20 ans, sont devenues les premières athlètes de leur pays à remporter une médaille olympique depuis l’invasion de l’Ukraine en février 2022. Mais elles l’ont fait sous une bannière neutre, sans représenter officiellement la Russie, exclue de la compétition.

Le compromis polémique du CIO pour les athlètes russes

Face à la guerre en Ukraine et aux sanctions internationales contre Moscou, le Comité international olympique (CIO) avait en effet décidé de bannir la Russie et son allié bélarusse des Jeux. Mais il a ensuite autorisé une trentaine de leurs athlètes à participer à titre individuel et sous bannière neutre, après un double contrôle sur leur absence de soutien à la guerre et de lien avec l’armée.

Un compromis qui ne satisfait personne. L’Ukraine et plusieurs pays occidentaux réclamaient une exclusion totale des Russes et Bélarusses, tandis que Moscou dénonce une décision “politisée” et “discriminatoire” à l’encontre de ses sportifs. Le sujet a ravivé les tensions géopolitiques autour du sport.

Andreeva et Shnaider, deux prodiges du tennis russe

C’est dans ce contexte électrique que Mirra Andreeva, 23e mondiale à seulement 17 ans, et Diana Shnaider, 24e à 20 ans, ont brillé à Paris. Les deux espoirs du tennis russe, qui n’avaient jamais joué ensemble avant les Jeux, ont décroché la médaille de bronze du double féminin après leur défaite en finale face aux Italiennes Sara Errani et Jasmine Paolini.

Nous sommes très heureuses de cette médaille. C’est une sensation incroyable de monter sur un podium olympique, même sans le drapeau russe.

– Mirra Andreeva, après la finale

Un exploit d’autant plus remarquable qu’elles ont écarté en quart les redoutables Tchèques Barbora Krejcikova et Katerina Siniakova, tenantes du titre olympique. Mais elles n’ont pu savourer leur succès sous les couleurs de leur pays.

Des parcours singuliers loin de la Russie

Les deux médaillées ont aussi des parcours atypiques. Andreeva s’entraîne depuis 2022 à l’Elite tennis center de Cannes, une structure privée française, avec l’ex-championne espagnole Conchita Martinez. Shnaider, elle, a rejoint les États-Unis et l’université de North Carolina State après le début de la guerre.

Des choix qui illustrent les difficultés des sportifs russes, pris entre les sanctions contre leur pays et leur volonté de poursuivre leur carrière internationale. En participant aux JO sous bannière neutre, Andreeva et Shnaider ont pu réaliser leur rêve olympique. Mais dans des conditions bien particulières.

Un précédent pour les futurs grands événements sportifs ?

Leur médaille ouvre la voie à d’autres athlètes russes et bélarusses aux Jeux de Paris. Et pose la question de leur statut pour les prochains grands rendez-vous sportifs internationaux, tant que durera le conflit en Ukraine :

  • Quelles seront les règles pour les qualifications ?
  • Pourront-ils défendre leurs titres acquis avant la guerre ?
  • Les sanctions seront-elles maintenues, durcies ou allégées ?

Autant de points qui divisent le monde sportif. La médaille en double dames à Paris 2024 n’est qu’un premier chapitre d’un long feuilleton mêlant sport, politique et éthique. Avec en toile de fond la tragédie ukrainienne.

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