Dans un monde secoué par les crises et les drames, où les mauvaises nouvelles semblent régner en maître, une poignée de médias français ont décidé de prendre le contre-pied. Leur pari audacieux : miser sur l’information positive pour lutter contre le fatalisme ambiant. Un défi de taille à l’heure où l’actualité anxiogène sature l’espace médiatique, mais qui répond à un besoin croissant d’équilibre et d’espoir.
Le Média positif et AirZen, fers de lance de l’info positive
Parmi ces médias engagés dans la promotion des bonnes nouvelles, deux acteurs se démarquent particulièrement. D’un côté, Le Média positif, dont les réseaux sociaux regorgent d’histoires inspirantes et d’initiatives porteuses d’espoir. De l’autre, AirZen, une radio en ligne qui promet une information « 100% positive » et prône le « journalisme de solutions ». Deux approches différentes mais complémentaires pour offrir une alternative à la morosité ambiante.
Le succès est au rendez-vous pour ces médias émergents. Le Média positif cumule déjà plus de 2 millions d’abonnés et se décline à l’international. Un engouement qui reflète une soif grandissante de contenu inspirant et constructif.
Mettre en lumière les initiatives positives
Mais concrètement, comment ces médias parviennent-ils à dénicher les bonnes nouvelles dans un flot incessant d’actualités pessimistes ? La recette n’est pas simple, comme le reconnaît Frédérik Hufnagel, directeur de la rédaction d’AirZen :
Il ne s’agit pas de fermer les yeux sur ce qui se passe, mais on refuse la marchandisation de la peur et on essaiera toujours d’apporter quelque chose de positif.
Au programme : des sujets mettant en avant des innovations prometteuses, des élans de solidarité, des success stories inspirantes. Un véritable travail de fourmi pour débusquer ces pépites d’espoir, éparpillées au milieu d’une actualité souvent sombre.
Un rééquilibrage nécessaire face au « fatalisme »
Pour les fondateurs de ces médias positifs, il ne s’agit pas d’occulter les problèmes mais bien de rééquilibrer le traitement de l’information. Un enjeu crucial à leurs yeux, comme l’explique Hugues de Rosny, à l’origine du Média positif :
On n’a pas de position niaise sur l’actualité. On ne dit pas que tout est beau, mais il y a un problème d’équilibre.
L’idée est de lutter contre le fatalisme et la « léthargie » qui guettent face à une actualité constamment anxiogène. Un enjeu de taille alors que le sentiment que « tout est foutu » gagne du terrain.
Le défi du « feel good » dans les médias traditionnels
Si ces nouveaux médias positifs rencontrent leur public, la donne est plus compliquée pour les médias traditionnels. Malgré quelques initiatives comme le « Fil good » du Monde, l’info anxiogène reste dominante. Une tendance lourde difficile à inverser, comme l’analyse Pierre Savary, directeur de l’ESJ Lille :
On n’apprend pas aux jeunes journalistes à privilégier les mauvaises nouvelles, mais d’abord à identifier ce qu’est une information, où on va la chercher et ce qu’elle représente pour l’intérêt général.
Un changement de paradigme s’impose donc pour intégrer davantage l’info positive dans le paysage médiatique. Un défi de taille, mais nécessaire pour offrir aux citoyens une vision plus équilibrée et nuancée du monde qui les entoure. Car au-delà du simple « feel good », c’est bien d’un enjeu démocratique dont il est question.
Vers un journalisme plus constructif et inspirant
À l’heure où l’info-anxiété devient un véritable fléau, le pari de ces médias positifs apparaît donc comme salutaire. En mettant en lumière des initiatives porteuses d’espoir, en valorisant les réussites et les solutions, ils contribuent à changer notre regard sur l’actualité et le monde.
Un journalisme plus constructif et inspirant, qui ne nie pas les défis de notre époque mais s’efforce d’y apporter des réponses. Une bouffée d’air frais bienvenue dans un paysage médiatique souvent asphyxiant. Alors certes, tout n’est pas rose, mais ces médias positifs nous rappellent qu’il y a toujours des raisons d’espérer. Et c’est déjà beaucoup.