Dans une tribune conjointe publiée à l’approche de la COP29, plusieurs dirigeants mondiaux ont appelé à renforcer les mécanismes de solidarité internationale pour lever davantage de fonds en faveur de l’action climatique et des pays en développement. Selon une source proche du dossier, le président français, la Première ministre de la Barbade et le président kényan estiment qu’il faut intensifier les prélèvements dits de “solidarité mondiale” sur des secteurs encore largement sous-taxés malgré leur impact environnemental, comme le transport maritime ou l’industrie des énergies fossiles.
Un Potentiel de Plusieurs Centaines de Milliards par An
Les trois dirigeants mettent en avant le potentiel “considérable” de telles mesures. Ils donnent plusieurs exemples concrets :
- Une taxe de 100 dollars par tonne de CO2 sur le transport maritime pourrait rapporter 80 milliards de dollars par an.
- Une taxe de 5 dollars par tonne de CO2 sur l’extraction de combustibles fossiles permettrait de lever 210 milliards de dollars annuellement.
Même une redistribution partielle de ces sommes via des prélèvements de solidarité garantirait aux pays en développement une source prévisible et importante de financement climatique, en complément de l’aide publique au développement et sans alourdir leur dette, soulignent-ils.
Intensifier des Mécanismes Existants
Si certains prélèvements de ce type existent déjà, comme la taxe sur les transactions financières appliquée par plus de 30 pays ou celle sur les billets d’avion en vigueur dans au moins 21 États, il s’agit désormais de les amplifier et de les étendre à d’autres domaines. C’est l’objectif du Groupe de travail sur les contributions de solidarité mondiale lancé l’an dernier lors de la COP28, qui réunit 13 pays.
Le groupe de travail a examiné le potentiel de prélèvements sur le transport maritime, l’aviation, les combustibles fossiles et les transactions financières, ainsi que des options telles que des prélèvements sur le plastique ou la crypto-monnaie.
Communiqué des dirigeants
Des Propositions Concrètes Début 2025
Selon le communiqué, cette “task force” annonce le lancement début 2025 de propositions concrètes “assorties d’évaluations d’impact rigoureuses”. L’objectif affiché est ambitieux : mobiliser au moins 100 milliards de dollars par an grâce à ces nouveaux mécanismes de solidarité.
La finance climat et la solidarité envers les pays vulnérables seront des enjeux majeurs des négociations qui s’ouvrent la semaine prochaine à Bakou pour la COP29. Face à l’urgence du défi climatique, la communauté internationale est plus que jamais appelée à faire preuve de créativité et d’audace pour dégager de nouveaux flux financiers à la hauteur des besoins.