Imaginez l’étonnement quand on apprend qu’un groupe de détenus était censé aller pique-niquer dans les somptueux jardins du château de Versailles ! Ce projet insolite, organisé pour certains prisonniers de la maison d’arrêt de Toul en Meurthe-et-Moselle, prévoyait une visite du château ainsi qu’un déjeuner sur l’herbe le 27 juin prochain. Mais devant la polémique suscitée, l’administration pénitentiaire a finalement décidé d’annuler cette sortie qui promettait d’être mémorable.
350 km pour un pique-nique royal
Le programme de la journée avait de quoi faire rêver : départ à 10h30 pour 4 heures de route jusqu’à Versailles, visite des appartements royaux et des jardins à la française, puis grand pique-nique dans le parc du château. Une parenthèse enchantée bien loin de l’univers carcéral ! Mais pour les syndicats de police, faire faire 350 km à des détenus juste pour un déjeuner sur l’herbe, c’était un peu fort de café. « Est-ce que c’est vraiment nécessaire de faire 350 kilomètres pour un pique-nique ? », s’est ainsi indigné Tony Vallée, secrétaire départemental du syndicat Unité-SGP Police.
Une opération sécuritaire complexe
Au-delà de la distance, c’est surtout la question de la sécurité qui a fait tiquer. Déplacer des prisonniers nécessite une logistique importante et un encadrement sans faille. D’autant qu’un évènement prévu le lendemain au château mobilisait déjà beaucoup de forces de l’ordre. « Avec les Jeux Olympiques qui approchent, ça engage beaucoup de responsabilités » a souligné le syndicaliste.
Ce projet d’activité n’a jamais été confirmé, ni attribué.
L’administration pénitentiaire
Officiellement, ce pique-nique royal n’était qu’un projet, sans validation définitive. C’est en tout cas ce qu’a assuré l’administration pénitentiaire. Trop complexe à mettre en œuvre et trop polémique, l’idée a été abandonnée, malgré l’objectif louable de favoriser la réinsertion des détenus.
La réinsertion des détenus en question
Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Offrir à des prisonniers une parenthèse culturelle et un moment de détente, c’est une façon de maintenir un lien avec l’extérieur et de préparer l’avenir. Une démarche importante, même si le choix de la destination interroge. Les récents évènements, comme l’évasion tragique d’un détenu lors d’un transfèrement il y a quelques semaines, ont sans doute pesé dans la balance.
Cette polémique pose la question de la place des activités de réinsertion dans le système carcéral. Comment concilier humanité et sécurité ? Faut-il renoncer à toute sortie au nom du risque ? Le débat est ouvert. En attendant, les détenus de Toul devront se contenter d’un pique-nique… derrière les barreaux.
