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Dernière Ligne Droite Pour Les Candidatures Aux Législatives

Derniers rebondissements à quelques heures de la clôture des candidatures pour les législatives. Alliances surprenantes, candidatures dissidentes, l'échiquier politique se redessine en dernière minute. Décryptage.

En cette fin de dimanche, c’est la dernière ligne droite pour les candidats aux élections législatives. Le dépôt officiel des candidatures en préfecture se clôture à 18h, laissant derrière lui une journée riche en rebondissements. Entre alliances de dernière minute et candidatures dissidentes, tour d’horizon des derniers soubresauts avant le premier tour prévu le 30 juin.

Des candidatures dissidentes qui font tanguer la gauche

Du côté de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (NUPES), alliance de la gauche, plusieurs candidatures dissidentes viennent perturber l’unité affichée. En effet, des députés sortants critiques de la ligne de Jean-Luc Mélenchon et de La France Insoumise (LFI) ont décidé de maintenir leur candidature malgré leur éviction de l’investiture insoumise. Un coup dur pour l’alliance qui se voulait unie et “populaire” face à la majorité présidentielle et à l’extrême droite.

LFI a fermé la porte samedi à toute contestation de ses choix d’investiture.

– Un cadre de LFI

Mais alors que certains dénoncent une mise au pas, d’autres y voient la condition sine qua non d’une coalition capable de l’emporter. Les prochains jours nous diront si ces candidatures dissidentes auront un impact sur le résultat des urnes.

Rapprochements entre majorité présidentielle et droite

Des alliances surgissent également entre la majorité présidentielle et Les Républicains (LR) dans certaines circonscriptions, de quoi faire grincer des dents certains cadres de la droite. Une stratégie qui vise à contrer la montée du RN après le rapprochement acté par le patron de LR Éric Ciotti et qui divise en interne. L’ex-président Nicolas Sarkozy lui-même est sorti du silence pour critiquer ce ralliement :

Il reconnaît “du talent” au président du RN Jordan Bardella, estimant toutefois qu’il lui reste “à combler un manque d’expérience”.

– Nicolas Sarkozy dans le JDD

Une prise de position remarquée qui illustre les lignes de fracture qui traversent la droite à l’aube de ce scrutin décisif pour l’avenir politique du pays.

Le camp présidentiel muscle son programme

Pendant ce temps, la majorité présidentielle fourbît ses armes programmatiques. Le premier ministre Gabriel Attal est monté au créneau ce samedi en promettant des baisses de factures et des primes en cas de victoire, espérant ainsi convaincre sur le thème du pouvoir d’achat, première préoccupation des Français selon les sondages.

  • Baisse des factures d’électricité de 15 % dès l’hiver prochain
  • Hausse du montant de la “prime Macron” versée par les entreprises

Des annonces concrètes pour tenter de remobiliser un électorat tenté par l’abstention alors que plane l’incertitude sur la capacité du président Macron à conserver une majorité à l’Assemblée nationale.

Mobilisation contre l’extrême droite

Enfin, preuve que ce scrutin ne laisse personne indifférent, des manifestations “contre l’extrême droite” ont réuni plusieurs centaines de milliers de personnes dans toute la France samedi. Une mobilisation importante mais qui apparaît moins massive qu’en 2002 quand Jean-Marie Le Pen accédait pour la première fois au second tour de la présidentielle.

Avec un RN en dynamique et en position de force dans de nombreuses circonscriptions, nombre d’observateurs s’inquiètent d’une normalisation d’un parti pourtant toujours considéré comme un danger pour la démocratie par une large partie de la classe politique et de la société civile. Une inquiétude renforcée par les ambiguïtés de LR et l’incapacité de la gauche à parler d’une seule voix.

Alors que les candidatures seront officiellement déposées d’ici quelques heures, une nouvelle phase de la campagne s’ouvre. Chacun va devoir affûter ses arguments pour convaincre des électeurs plus que jamais volatiles. Avec en toile de fond un taux d’abstention qui pourrait atteindre des records, l’issue du scrutin apparaît hautement incertaine. Une seule chose est sûre : le paysage politique au soir du 30 juin ne sera plus le même.

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