Un drame qui aurait pu être évité. Mercredi soir à Vallauris, une fillette de 7 ans a été violemment percutée par une moto en roue arrière alors qu’elle traversait sur un passage piéton. Son pronostic vital est engagé. Un nouvel accident causé par ces rodéos urbains qui défrayent régulièrement la chronique. Pour Isabelle Veyrat-Masson, chercheuse au CNRS, ces jeunes ne sont pourtant pas des “voyous”, mais souffrent avant tout d’ennui et d’un manque de repères. Une analyse qui fait débat.
L’ennui comme moteur des rodéos urbains ?
Interrogée sur BFMTV suite au terrible accident de Vallauris, Isabelle Veyrat-Masson, directrice de recherche au CNRS, a livré son analyse sur les motivations des jeunes qui se livrent à ces rodéos sauvages :
Ces jeunes qui font des rodéos, ce ne sont pas des voyous, ils s’ennuient… C’est West Side Story, on fait des bêtises… Ils ne savent même pas que c’est interdit.
– Isabelle Veyrat-Masson, chercheuse au CNRS
Des propos qui ont suscité l’indignation sur les réseaux sociaux, beaucoup y voyant une forme d’excuses à ces comportements dangereux. La chercheuse avait déjà fait polémique en novembre dernier en qualifiant de “banal fait divers” une attaque meurtrière et en la comparant à “Roméo et Juliette”.
Des “bêtises” aux conséquences dramatiques
Pourtant, les faits sont là. Mercredi soir, vers 20h30, la petite fille traversait sur un passage piéton cours Aristide-Briand lorsqu’elle a été fauchée par une moto de grosse cylindrée qui roulait sur la roue arrière en sens inverse de la circulation. Violemment projetée au sol sur une dizaine de mètres, elle a été transportée à l’hôpital Lenval de Nice. Son pronostic vital est toujours engagé.
Déjà plusieurs drames
Ce n’est malheureusement pas la première fois qu’un rodéo urbain se termine de manière dramatique :
- En février 2021, un gendarme a été grièvement blessé en tentant d’arrêter un rodéo sauvage à Saint-Martin.
- En mai 2021 à Nantes, des jeunes à scooter ont percuté une voiture lors d’un rodéo puis frappé le conducteur qui demandait un constat.
- En octobre 2022 au Havre, un rodéo en moto-cross s’est terminé dans une voiture de police.
Une pratique interdite mais répandue
Malgré leur interdiction depuis la loi du 3 août 2018, les rodéos motorisés restent fréquents dans de nombreuses villes. D’après les chiffres du ministère de l’Intérieur, plus de 8 000 opérations de police ont été menées en 2022 donnant lieu à près de 1 800 interpellations et plus de 1 200 saisies de véhicules. Un phénomène préoccupant.
Pistes de solutions
Pour tenter d’endiguer le phénomène, plusieurs pistes sont avancées par les autorités et associations :
- Renforcer les contrôles et la présence policière dans les zones concernées.
- Durcir les sanctions avec des amendes plus lourdes et des confiscations systématiques des véhicules.
- Développer des circuits adaptés pour la pratique du motocross de manière encadrée.
- Mener des actions de prévention dans les quartiers et les établissements scolaires.
Des mesures nécessaires pour éviter que l’ennui et l’inconscience de certains jeunes ne continuent à mettre en danger la vie d’innocentes victimes comme la fillette de Vallauris. Car au-delà des débats sémantiques, c’est bien la sécurité de tous qui est en jeu.