Dimanche dernier, une photo publiée par la députée LFI Ersilia Soudais sur les réseaux sociaux a suscité une vive polémique. On y voit l’élue insoumise aux côtés de représentants de l’association musulmane Al Andalus, engagée dans un combat pour la construction d’une mosquée à Lagny-sur-Marne, en Seine-et-Marne. Un soutien affiché qui n’a pas manqué de faire réagir de nombreux internautes, dénonçant une “laïcité à géométrie variable”.
La députée LFI s’engage auprès d’Al Andalus
Dans son message accompagnant la photo, Ersilia Soudais explique avoir “profité de [sa] venue à Lagny pour rencontrer à nouveau l’association Al Andalus, qui se bat depuis plus de cinq ans pour qu’il y ait une mosquée dans la commune”. Elle s’interroge également sur “la décision de la préfecture de poursuivre le projet avec une association extérieure à la ville”. Un soutien clair et net au combat mené par Al Andalus pour l’édification d’un lieu de culte musulman.
Al Andalus, une association qui interroge
Mais le choix de s’afficher aux côtés de cette association en particulier pose question. En effet, le nom même d’Al Andalus fait référence à la péninsule ibérique sous domination musulmane au Moyen-Âge. Un symbole historique fort qui ne manque pas d’interpeller. Sur son site internet, l’association affirme œuvrer à “faire découvrir la civilisation musulmane” et vouloir “créer un cadre d’échange au sein de la population” locale. Tout en se définissant comme “une communauté unie, guidée par les valeurs de l’islam”.
Tollé sur les réseaux sociaux
Sans surprise, cette alliance entre une députée LFI et une association musulmane revendiquée a fait bondir de nombreux internautes. Beaucoup y voient un “deux poids, deux mesures” en matière de laïcité, estimant que la gauche serait prompte à dénoncer toute collusion entre politique et religion… sauf lorsqu’il s’agit de l’islam. D’autres s’inquiètent du message envoyé et de la légitimité ainsi conférée à une association aux références ambiguës.
Quand les élus insoumis flirtent avec le communautarisme, c’est toute la République qui vacille.
Un internaute indigné sur Twitter
LFI assume, la polémique enfle
Malgré la bronca, Ersilia Soudais et LFI assument pleinement ce soutien. Pour eux, il s’agit de défendre la liberté de culte et le droit des musulmans de Lagny à disposer d’un lieu de prière. Quitte à s’acoquiner avec des associations à la réputation sulfureuse. Une position qui ne fait qu’attiser les critiques et relance le débat sur les ambiguïtés de la gauche radicale face à l’islam politique.
Une nouvelle pomme de discorde
Cette polémique rappelle les précédentes controverses ayant émaillé le parcours de LFI, régulièrement accusée de complaisance envers l’islamisme. De la présence de cadres insoumis à des réunions non-mixtes au voile de certaines candidates du parti, les exemples ne manquent pas. Avec ce soutien appuyé à l’association Al Andalus, Ersilia Soudais et les siens jettent un peu plus d’huile sur le feu. Et ne font que confirmer les inquiétudes de ceux qui voient la laïcité partir à la dérive.
Un avenir incertain pour le projet de mosquée
Malgré l’appui de la députée insoumise, l’avenir du projet de mosquée à Lagny reste en suspens. Selon la préfecture de Seine-et-Marne, c’est une autre association, extérieure à la ville, qui serait désormais chargée de poursuivre ce dossier sensible. De quoi susciter l’ire d’Al Andalus et de ses soutiens, qui dénoncent une décision “incompréhensible”. Affaire à suivre, donc, dans ce bras de fer entre élus locaux, associations musulmanes et pouvoirs publics.
Une chose est sûre : en s’engageant aussi ouvertement aux côtés d’Al Andalus, Ersilia Soudais s’attire les foudres de nombreux Français attachés à une laïcité stricte. Et confirme l’image d’une France insoumise plus prompte à défendre le communautarisme musulman que les principes républicains. Un positionnement politique périlleux, qui ne manquera pas d’animer les prochains débats sur la place de l’islam dans notre société.