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Député LFI Aly Diouara accusé d’insultes envers la police

Aly Diouara, nouveau député LFI de Seine-Saint-Denis, se retrouve au cœur d'une polémique. La police l'accuse d'avoir insulté des agents et incité à l'émeute suite à un refus d'obtempérer, ce qu'il dément fermement. L'élu appelle au calme et au dialogue pour apaiser les tensions...

Les banlieues s’embrasent à nouveau. Cette fois, c’est le député LFI Aly Diouara qui se retrouve au cœur d’une vive polémique après un incident survenu dimanche en fin d’après-midi à La Courneuve, en Seine-Saint-Denis. Selon des sources policières, l’élu aurait insulté des agents qui procédaient à une opération et aurait incité des jeunes à s’en prendre aux forces de l’ordre. Des accusations que le principal intéressé réfute fermement.

Deux versions contradictoires des faits

Tout a commencé par un banal refus d’obtempérer. Un automobiliste qui tentait d’échapper à un contrôle a fini sa course dans le décor, provoquant un attroupement hostile envers la police. C’est là qu’Aly Diouara, en sa qualité de député, serait intervenu. Mais les versions divergent radicalement quant à son attitude.

La police dénonce des insultes et une incitation à l’émeute

Selon des sources policières, le député se serait montré d’emblée agressif et insultant. «Il s’est déclaré être député auprès de l’Assemblée nationale pour La France Insoumise et a poursuivi son action en hurlant et en ameutant les jeunes du quartier», relate un fonctionnaire. Il aurait proféré des invectives comme «Des gens de ton espèce» et asséné «C’est moi qui fais la loi». Des propos qui auraient chauffé à blanc une situation déjà tendue.

Le député conteste et appelle au dialogue

Une version catégoriquement démentie par Aly Diouara. Dans un tweet, il donne sa lecture des événements: «Dès le lendemain, j’ai sollicité une rencontre avec le Commissaire du secteur afin d’explorer des pistes d’actions concertées susceptibles de réduire les tensions entre les jeunes et la police». Il affirme que les policiers auraient d’abord été irrespectueux envers lui : «Ils ont commencé à me tutoyer, à me prendre de haut. Je leur ai présenté ma carte de député, ça s’est calmé. Je ne leur ai pas manqué de respect».

Un élu clivant au passé polémique

Aly Diouara n’en est pas à sa première controverse. Cet été, il avait ravi le siège de l’Insoumise Raquel Garrido, non sans remous. Proche du mouvement des “Quartiers Populaires”, son compte Twitter regorgerait selon certains de propos anti-blancs et antisémites. Un lourd passif qui attise la méfiance de ses détracteurs quant à son rôle d’apaisement.

Des tensions récurrentes en Seine-Saint-Denis

Au-delà de la polémique Diouara, cet incident met en lumière les vives tensions qui gangrènent certains quartiers populaires, particulièrement en Seine-Saint-Denis. Les relations police-population y sont depuis longtemps délétères, sur fond de misère sociale et de sentiment d’abandon. Régulièrement, la moindre intervention policière vire à l’affrontement.

Un département sous haute tension

Chômage, délinquance, radicalisation…autant de défis auxquels est confronté au quotidien ce territoire de près de 1,6 million d’habitants aux portes de Paris. Certains quartiers comme ceux de La Courneuve sont devenus de véritables poudrières où la présence policière est vécue comme une provocation. Un contexte social et sécuritaire explosif que les responsables politiques peinent à endiguer.

Un dialogue de sourds entre police et élus locaux

Les tentatives de médiation entre forces de l’ordre et population se heurtent souvent à un dialogue de sourds. D’un côté, une police qui se sent entravée dans sa mission par des élus jugés trop conciliants avec les fauteurs de troubles. De l’autre, des maires et députés qui dénoncent des contrôles au faciès et des bavures à répétition. Entre les deux, une jeunesse en déshérence, tentée par les sirènes de la violence.

Aly Diouara en médiateur controversé

Issu lui-même de ces «QPV» (Quartiers Prioritaires de la politique de la Ville), Aly Diouara entend jouer les médiateurs. Mais son intervention de dimanche interpelle. A-t-il clairement choisi son camp? A-t-il au contraire cherché à apaiser les esprits des deux côtés? L’enquête devra faire la lumière sur son rôle exact alors que le procureur appelle chacun à la retenue.

Une chose est sûre: dans un contexte social inflammable, la moindre étincelle peut mettre le feu aux poudres. Et le comportement des élus, à la croisée des institutions et de la rue, est plus que jamais scruté. Entre fermeté républicaine et proximité avec les administrés, l’équilibre est souvent périlleux à trouver pour ces «élus des banlieues». L’affaire Diouara en est le dernier exemple en date. Elle vient cruellement rappeler l’urgence d’apaiser les tensions par le dialogue, sous peine de voir la fracture police-population se creuser davantage.

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