La situation humanitaire dans le nord de la bande de Gaza s’aggrave de jour en jour. Alors qu’Israël mène une offensive terrestre depuis le 6 octobre dernier, les mots “nettoyage ethnique” sont désormais sur toutes les lèvres pour qualifier la réalité sur le terrain. Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne, a tiré la sonnette d’alarme ce lundi, dénonçant les dernières frappes israéliennes qui violent le droit international.
Jabalia sous les bombes, des civils pris pour cible
C’est notamment à Jabalia, dans le nord de Gaza, que la situation est la plus préoccupante. Selon la Défense civile palestinienne, au moins 25 personnes, dont 13 enfants, ont été tuées dimanche dans une frappe ayant visé une maison. Le bâtiment a été réduit en un amas de pierres. L’armée israélienne affirme avoir ciblé un site où opéraient des “terroristes”, en référence au Hamas, mais assure avoir pris des mesures pour limiter les dommages collatéraux.
Malheureusement, une autre frappe a touché une maison à Gaza-ville le même jour, faisant 5 morts supplémentaires parmi les civils. Depuis le début de la guerre, les 2,4 millions d’habitants de l’enclave sont assiégés par Israël. La plupart ont été déplacés et sont aujourd’hui menacés de famine, d’après l’ONU.
Le recours à la faim comme arme de guerre est contraire au droit humanitaire international.
Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne
L’attaque du Hamas en octobre 2023, le début de l’escalade
Le 7 octobre 2023, le Hamas a mené une attaque qui a fait 1206 morts côté israélien, en grande majorité des civils. Ce jour-là, 251 personnes ont également été enlevées. Près d’un an plus tard, 97 d’entre elles sont toujours otages à Gaza, dont 34 ont été déclarées mortes par l’armée israélienne.
En représailles, Israël a lancé une vaste offensive, tuant plus de 43 000 Palestiniens à Gaza selon le ministère de la Santé du Hamas, là aussi principalement des civils. Josep Borrell s’alarme d’une “forte probabilité de famine” dans le nord de Gaza si la situation perdure.
La communauté internationale doit agir de toute urgence
Face à l’aggravation du conflit et à la multiplication des victimes civiles, il est urgent que la communauté internationale se mobilise pour faire respecter le droit humanitaire à Gaza . Les déplacements forcés de population et l’utilisation de la faim comme arme constituent des crimes de guerre.
L’Union européenne, par la voix de Josep Borrell, condamne fermement les frappes israéliennes, mais cela ne suffira pas à infléchir la politique de l’État hébreu. Il faut une action concertée et des pressions diplomatiques pour mettre fin au blocus de Gaza et permettre l’acheminement de l’aide humanitaire indispensable à la survie des civils.
Il en va de notre responsabilité collective d’éviter qu’un nouveau drame humanitaire ne se produise sous nos yeux à Gaza. Les mots ont un sens, et si “nettoyage ethnique” est de plus en plus employé pour décrire la situation, c’est bien que l’urgence d’agir n’a jamais été aussi grande.