Imaginez-vous sur une patinoire scintillante, où la musique de Madonna résonne, et où un couple de patineurs exécute une chorégraphie audacieuse, mêlant grâce et énergie. C’est exactement ce que Laurence Fournier Beaudry et Guillaume Cizeron ont offert lors du Grand Prix d’Angers, leur première grande sortie internationale ensemble. Ce duo, porté par l’ambition de briller aux Jeux Olympiques de Milan-Cortina en 2026, a dû relever un défi inattendu : changer de musique à la dernière minute. Une transition de Depeche Mode à Vogue de Madonna, qui illustre leur capacité d’adaptation et leur quête d’excellence.
Un Nouveau Duo, une Ambition Olympique
Guillaume Cizeron, médaillé d’or à Pékin en 2022 avec Gabriella Papadakis, a décidé de relever un pari audacieux : reformer un duo avec Laurence Fournier Beaudry, une patineuse québécoise en attente de naturalisation française. Leur objectif ? Défendre le titre olympique à Milan-Cortina en 2026. Ce projet, qui peut sembler insensé avec seulement un an de préparation, témoigne de leur détermination à marquer l’histoire du patinage artistique.
Leur première apparition ensemble, lors des Masters fin août, a déjà montré des promesses. Leur alchimie naissante et leur capacité à captiver le public ont séduit les observateurs. Mais pour atteindre les sommets, ils doivent non seulement créer une identité unique, mais aussi se confronter à des adversaires redoutables, comme les triples champions du monde américains, Madison Chock et Evan Bates.
Un Changement de Musique Inattendu
Leur programme de danse rythmique, présenté au Grand Prix d’Angers, a failli être compromis par un détail technique. Initialement, le duo avait choisi un remix de Personal Jesus de Depeche Mode, sorti en 2011, pensant qu’il respectait le thème imposé des années 1990. Cependant, un juge américain a pointé du doigt que la chanson originale datait de 1989, rendant le choix non conforme aux règles strictes de la Fédération internationale.
« On pensait avoir une certaine flexibilité avec le remix, mais on tombe dans des zones grises. Tout dépend de l’interprétation », explique Guillaume Cizeron.
Pour éviter une pénalité de deux points, le duo a opté pour Vogue de Madonna, une icône des années 1990. Ce changement, bien que frustrant, a été géré avec professionnalisme. « Ils n’ont pas laissé ce contre-temps les déstabiliser », confie leur entraîneuse, Marie-France Dubreuil.
Le Voguing : Une Danse au Cœur de la Chorégraphie
Le choix de Vogue n’est pas anodin. Cette chanson, emblème de la culture underground new-yorkaise des années 1970 et popularisée dans les années 1990, s’accompagne d’une chorégraphie inspirée du voguing, une danse caractérisée par des mouvements de bras précis et théâtraux. Adapter cette danse statique au patinage artistique, qui exige fluidité et mouvement sur glace, représentait un défi de taille.
Leur entraîneur, Romain Haguenauer, explique leur approche : « Le voguing est une danse statique, souvent de face. Nous avons intégré des mouvements marquants, mais avec parcimonie, pour qu’ils s’harmonisent avec le patinage. » Le résultat ? Une chorégraphie qui allie l’élégance du patinage à l’audace du voguing, captant l’essence de la musique de Madonna.
Les clés de leur chorégraphie :
- Mouvements de bras inspirés du voguing, pour une touche théâtrale.
- Équilibre entre complexité rythmique et fluidité du patinage.
- Costumes audacieux, évoquant l’esthétique de Madonna.
Des Costumes qui Racontent une Histoire
Les costumes, conçus par Guillaume Cizeron lui-même, renforcent l’identité de leur performance. Laurence porte une tenue courte, inspirée du corset rose pâle iconique de Madonna, signé Jean-Paul Gaultier, agrémentée de longs gants noirs qui accentuent les mouvements de bras. Guillaume, en noir avec des bras nus, incarne une élégance moderne. Ces choix vestimentaires ne sont pas seulement esthétiques : ils incarnent l’esprit de Vogue et la culture qu’il représente.
Leur attention aux détails, des costumes à la chorégraphie, montre leur volonté de se démarquer. « On a cherché à transposer ce qui fonctionnait dans notre programme initial sur cette nouvelle musique », précise Cizeron. Cette capacité à s’adapter rapidement est un atout précieux à l’approche des compétitions internationales.
Un Défi Face aux Géants
Le Grand Prix d’Angers marque une étape cruciale pour le duo, qui débute dans le premier groupe, loin des favoris comme les Italiens Charlène Guignard et Marco Fabbri, triples champions d’Europe, ou les Britanniques Lilah Fear et Lewis Gibson, médaillés de bronze mondiaux. Sans points au classement mondial, Fournier Beaudry et Cizeron doivent faire leurs preuves dès leur entrée sur la glace.
Leur principal défi réside dans la concurrence avec Madison Chock et Evan Bates, les Américains qui dominent la discipline. Ce couple, au sommet depuis plusieurs saisons, représente une barrière à franchir pour espérer l’or olympique. Pourtant, Cizeron reste confiant : « On n’a plus rien à prouver, mais on vise l’excellence. »
« On n’a plus rien à prouver, mais on vise l’excellence », affirme Guillaume Cizeron.
Vers les JO 2026 : Une Course Contre la Montre
Le chemin vers Milan-Cortina est semé d’embûches. Outre la concurrence, Laurence Fournier Beaudry doit obtenir sa naturalisation française pour être éligible aux Jeux. Ce processus administratif, bien que bien engagé, ajoute une pression supplémentaire. « C’est une condition sine qua non pour les JO », rappelle leur entourage.
Leur entraîneur, Romain Haguenauer, reste optimiste : « Leur potentiel est illimité. Ils doivent taper fort dès maintenant pour montrer qu’ils sont dans la course. » Cette première au Grand Prix d’Angers est donc bien plus qu’une simple compétition : c’est une déclaration d’intention.
| Étape | Défi | Objectif |
|---|---|---|
| Grand Prix d’Angers | Présenter une danse rythmique impeccable | Marquer des points face aux favoris |
| Naturalisation | Obtenir la citoyenneté française | Éligibilité pour les JO 2026 |
| JO Milan-Cortina | Battre les champions en titre | Remporter l’or olympique |
Une Performance Prometteuse
Leur prestation à Angers, bien que perfectible, a déjà conquis les spectateurs. La chorégraphie, enrichie de mouvements de voguing plus nombreux que lors des Masters, trouve un équilibre entre complexité et fluidité. Les costumes, la musique et la gestuelle s’entrelacent pour offrir un spectacle visuellement saisissant.
Leur capacité à transformer un revers – le changement de musique – en opportunité témoigne de leur résilience. « On a repris ce qui marchait et on l’a adapté à Vogue », explique Cizeron. Ce pragmatisme pourrait bien être la clé de leur succès à long terme.
Un Duo à Suivre de Près
Laurence Fournier Beaudry et Guillaume Cizeron ne sont pas encore au sommet, mais leur potentiel est indéniable. Leur parcours, marqué par des défis techniques, administratifs et compétitifs, est une véritable épopée. À un an des Jeux Olympiques, ils ont déjà prouvé qu’ils pouvaient rivaliser avec les meilleurs.
Leur aventure ne fait que commencer, et chaque compétition est une étape vers leur rêve ultime : l’or olympique. Alors que la glace d’Angers a vibré sous leurs lames, une question demeure : ce duo parviendra-t-il à bouleverser la hiérarchie mondiale ? L’avenir nous le dira.
Pourquoi suivre Fournier Beaudry et Cizeron :
- Un duo audacieux avec une vision artistique unique.
- Une résilience face aux imprévus techniques.
- Un objectif clair : l’or aux JO 2026.
